François Bayrou, président du MoDem, a mis en garde mercredi contre la situation de forte tension dans les banlieues parisiennes, jugeant que l'on était "pas très loin" d'un possible embrasement.
"Je pense qu’on n'est pas très loin d'un accident", a déploré le maire de Pau, invité de l'émission "Questions d'info" LCP/Le Monde/AFP/franceinfo.
"Dans ce drame-là, de Théo, il y a violence et humiliation, et en même temps (...) les policiers ressentent aussi eux quelque chose qui est de l’ordre de l’humiliation, de la provocation", a estimé l'ancien ministre de l'Education nationale, en référence à plusieurs nuits consécutives de violences en région parisienne, à la suite de l'interpellation de Théo, 22 ans, victime d'un viol présumé lors d'une interpellation à Aulnay-sous-Bois le 2 février.
M. Bayrou, qui réfléchit encore à une nouvelle candidature à l'élection présidentielle, a également plaidé pour le rétablissement d'une police de proximité, qui "serait enracinée dans les quartiers", et pour la création d'un "service civique universel avec une composante de sécurité".
Il a également pointé le besoin de services de "renseignement intérieur", à l'instar des Renseignements généraux, également supprimés par Nicolas Sarkozy.
"On a dépensé beaucoup d’argent pour les bâtiments, on n'a pas fait les investissements nécessaires pour les relations humaines", a-t-il également déploré, estimant que "si 10% des sommes consacrées au béton avaient été attribuées au travail humain qu'il faut faire, on n'en serait pas là".
Enfin, M. Bayrou a dénoncé les critiques faites par la droite au gouvernement actuel dans sa gestion de l'affaire Théo.
"Je pense que c'est un travail très difficile (...) d’autant que les conditions qui ont été créés par l’opposition d’aujourd’hui, quand elle était au pouvoir, notamment la destruction de la police de proximité, ont aggravé les choses plutôt que de les améliorer", a-t-il estimé.