Le président du MoDem François Bayrou s'est dit dimanche "prêt à examiner toutes les possibilités de rassemblement" de son parti avec l'UDI, "du moment que l'indépendance devient le gage de l'unité".
M. Bayrou, qui s'exprimait en clôture de l'université de rentrée du MoDem à Guidel (Morbihan), réagissait ainsi à la déclaration du président de l'UDI Jean-Christophe Lagarde, qui a estimé dans le Journal du Dimanche que l'alliance avec LR "n'est plus une obligation".
M. Lagarde "a dit: +le lien avec LR, c'est fini, c'est derrière nous+. Il a dit: +plus jamais nous ne serons des supplétifs+. La mission qui est la mienne est de saisir les balles au bond. Il faut accepter de saisir les occasions", a poursuivi M. Bayrou.
Le président de l'UDI Jean-Christophe Lagarde, le 24 septembre 2017 au Sénat, à Paris
AFP/Archives
"Si vraiment la déclaration est fondée, si vraiment il a décidé qu'ils ne seraient plus des supplétifs contrairement au choix qu'il a fait de manière continue pendant des années et des années, si vraiment il a décidé de se mettre en marche lui aussi sur la route de l'indépendance, alors il faut que nous en tirions des conclusions", a encore insisté le président fondateur du MoDem depuis 2007.
Devant une salle au départ dubitative, M. Bayrou a assuré n'avoir "rien oublié" des nombreuses dissensions au sein de la famille centriste, qui ont notamment conduit à la création de l'UDI en 2012.
"Nous n'abandonnerons rien de nos convictions. Mais ceci est peut-être une nouvelle manière de servir la France", a-t-il souligné.
"Si cette chance est offerte, je promets que nous ne la laisserons pas passer. Le choix du rassemblement doit être sur notre agenda", a martelé M. Bayrou à la fin de son allocution.
Malgré la protestation de la gauche et de certains élus de la majorité sénatoriale, le Sénat n’a pas touché au coup de rabot prévu par le gouvernement sur le Fonds Vert, qui sert à financer la transition écologique des collectivités. De 2,5 milliards en 2024, le budget du Fonds Vert est donc passé à 650 millions en 2026.
Alors que Nicolas Sarkozy n’appellera pas au front républicain et que Bruno Retailleau défend l’union des droites « par les urnes », la question d’un possible rapprochement des LR avec le RN divise encore. La ligne reste au rejet de tout accord d’appareils, plusieurs parlementaires craignant pour « la survie » des LR en cas de fusion-absorption avec le RN. Mais certains sont prêts à se laisser tenter.
Alors que se tiendra demain le vote du projet de loi de financement de la Sécurité sociale à l’Assemblée nationale, la poursuite de la procédure législative semble incertaine. L’option du dernier mot, que le gouvernement pourrait choisir d’accorder aux députés, ne fait pas l’unanimité au sein des constitutionnalistes.
Dans son ouvrage écrit en prison, Nicolas Sarkozy affirme qu’il n’appellera pas au front républicain et soutient pour la droite le « rassemblement le plus large possible, sans exclusive ». Beaucoup y voient une défense de l’union des droites. Mais l’entourage de l’ex-chef de l’Etat dément. « Nicolas Sarkozy a toujours dit qu’il fallait parler aux électeurs du RN, mais absolument pas s’allier au parti », soutient-on.