Le vice-président du Front national, Florian Philippot, a estimé mardi que "beaucoup d'électeurs" de Jean-Luc Mélenchon pouvaient voter pour Marine Le Pen, jugeant qu'il y avait une "cohérence" dans son absence de consigne pour le second tour de la présidentielle.
Interrogé sur l'absence de prise de position du candidat de la France insoumise, M. Philippot a jugé sur franceinfo qu'il y avait "une espèce de cohérence quand même dans ce qu'il dit".
"Parmi ses électeurs, beaucoup refuseraient de toutes façons de voter pour (Emmanuel) Macron et beaucoup peuvent voter pour nous", a-t-il affirmé, invoquant notamment la volonté d'abroger la loi travail ou de combattre "le poids de la finance", et estimant que beaucoup de Français n'accepteront pas de voter pour Emmanuel Macron, "un ministre ultralibéral de Hollande".
M. Philippot a également récusé tout discours anxiogène de la candidate FN et considéré que le qualificatif d'extrême droite était une "insulte", en affirmant: "on dit la vérité, mais on ne joue pas sur les peurs, contrairement à d'autres".
"Le candidat en face, qui soi disant se targue d'être dans la bienveillance, chaque fois qu'il parle, c'est pour dénigrer l'adversaire", avec "un enchaînement de phrases creuses" et "un projet qui va déréguler massivement", qui ne permettra pas de "remettre la France sur ses pieds", a-t-il affirmé au sujet de M. Macron.
Le directeur de campagne de Marine Le Pen, David Rachline, s'est dit lui aussi convaincu sur Public Sénat/Sud Radio que la candidate FN avait des réserves de voix "très importantes" pour le second tour, "pas seulement" à droite.
"Nous tendons la main à tous les électeurs patriotes de ce pays, et je sais qu'il y en a chez beaucoup d'électeurs du premier tour, qui se sont portés sur un candidat qui est aujourd'hui éliminé", a-t-il poursuivi.
Il a notamment cité "les personnes qui ont voté pour M. Mélenchon et qui considèrent que l'Union européenne dans sa forme actuelle prend la mauvaise direction, qui considèrent que les reculs des services publics sont inacceptables".
Le sénateur-maire de Fréjus a par ailleurs annoncé que suite à la loi sur le non-cumul des mandats, il avait décidé de rester maire, "le choix du coeur".