Politique
Ce mercredi, Sophie Primas, porte-parole du gouvernement était l’invitée de la matinale de Public Sénat. L’ancienne sénatrice est revenue sur ses propos sur le racisme anti-Blancs prononcés dimanche sur Cnews.
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Par Nils Buchsbaum
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Chez lui, on n’écoutait pas de musique… ainsi l’académicien déclare s’y être intéressé tardivement. « L’un de mes frères a commencé très tôt la musique classique, donc la musique c’était lui et moi je racontais des histoires ». Mais un jour, un choc esthétique le saisit à la cathédrale de Quimper : « J’ai entendu un air qui m’a absolument élevé, la cantate Jésus que la joie demeure ». « J’ai 74 ans et il y a six ans je me suis mis au piano mais je suis très mauvais », s’amuse-t-il.
Après un livre sur Beaumarchais et un autre sur Lenôtre, il décide donc d’écrire sur la vie de Beethoven. Il retrace l’enfance du musicien : « Beethoven quitte l’école très tôt parce que son père veut en faire un petit Mozart, il le fait travailler assidûment. Il se retrouve à 12-13 ans accompagnateur du théâtre de Bonn où il habitait, en Allemagne ». A l’époque, les jeunes prodiges sont envoyés dans les cours aristocratiques d’Europe dans le cadre de ce que l’on appelait « des tournées de virtuosités ». Le père de Beethoven n’hésite pas à mentir sur l’âge de son fils pour vendre ses prestations. « Il y a un moment très émouvant où le père reste à Bonn et envoie son fils et sa femme en Hollande pour toucher du fric. Je m’imaginais être le petit Ludwig blottit contre les bras de sa mère, allant voir ces avaricieux hollandais qui la payent très mal pour ses prestations », raconte avec malice l’académicien.
C’est notamment le poète Schiller qui va écrire le texte de « l’hymne à la joie » et qui il va accompagner Beethoven toute sa vie. « Une vie terrible faite de drames familiaux, d’échec amoureux, de manque d’argent… où ce poème ne cessera de l’accompagner », il lui inspirera d’ailleurs l’une de ses plus célèbres compositions. Cet hymne à la joie qui pose pour Erik Orsenna une question importante l’origine du projet de son livre : « Est-ce que c’est la joie qui fait la fraternité ou c’est la fraternité qui donne la joie ? ».
Beethoven tente de s’inspirer de Mozart qui est à l’époque déjà reconnu à travers l’Europe mais vers l’âge de 26 ans, il devient sourd. « Arrive alors un moment bouleversant, selon Erik Orsenna, déjà très malade, pendant l’été 1802 il va se reposer près de Vienne et lors d’une promenade, l’un de ses amis lui demande s’il entend au loin la flûte du berger. Il n’entend pas ! Il écrit alors dans son testament qu’il va se suicider car il est musicien et il n’entend rien. » Finalement il n’en fera rien… et pour Erik Orsenna ce sursaut de vitalité s’explique par le fait que Beethoven « a tellement d’airs dans la tête qu’il doit donner à l’humanité ». L’écrivain développe ainsi : « C’est ça aussi la fraternité, j’ai quelque chose en moi que je dois transmettre donc je n’ai pas le droit de me suicider. A partir de ce moment où il n’entend plus, il va inventer et bâtir une œuvre qui deviendra un socle pour la musique moderne ».
Retrouvez l’intégralité de l’émission ici.
« Beethoven - La passion de la fraternité » de Erik Orsenna - Ed. Stock/Fayard.
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