Benalla : « Cette affaire ne met pas simplement en cause un bagagiste, elle met en cause nos institutions » déclare Bruno Retailleau

Benalla : « Cette affaire ne met pas simplement en cause un bagagiste, elle met en cause nos institutions » déclare Bruno Retailleau

Les groupes sénatoriaux sont unanimes. Tous étaient d'accord pour conférer à la commission des lois, les prérogatives d’une commission d’enquête concernant l’affaire Benalla.
Public Sénat

Par Maud Larivière

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La commission des lois du Sénat a déposé une demande lundi matin, pour obtenir du Sénat les prérogatives de commission d’enquête. Cette enquête portera sur les conditions dans lesquelles les personnes n’appartenant pas aux forces de sécurité intérieures, ont pu ou peuvent être associées à l’exercice du maintien de l’ordre, de protection de hautes personnalités, et le régime des sanctions applicables en cas de manquement » énonce David Assouline vice-président du Sénat.

Tous les groupes sont unanimes pour saluer cette initiative.

Bruno Retailleau : « Cette affaire ne met pas simplement en cause un bagagiste, elle met en cause nos institutions »

Bruno Retailleau, président du groupe LR, félicite la commission des lois d’avoir voté ses prérogatives : « Je ne doute pas que cette proposition fera l’objet d’une quasi-unanimité ici au Sénat » estime-t-il.

« Cette affaire Benalla n’est pas simplement l’affaire d’un individu, ne met pas simplement en cause un bagagiste (…) elle met en cause nos institutions. D’abord l’autorité de l’État (…), et le principe d’égalité devant la loi. Elle pose également un problème de crédibilité de la parole publique puisque le porte-parole nous avait assuré que Benalla avait été définitivement écarté » argumente-t-il.

« Cette affaire révèle une pratique institutionnelle qui n’est pas acceptable. Le pouvoir d’un seul peut très vite se transformer en pouvoir arbitraire » conclut-il.

Philippe Bas : « La sécurité de la Président de la République ne peut être confiée à des amateurs »

« Ces pouvoirs que nous réclamons vont nous permettre d’auditionner toutes les personnes qui peuvent apporter un éclairage sur cette affaire Benalla, et bien au-delà de l’affaire elle-même, sur les dysfonctionnements que nous avons relevé sur deux points essentiels : une confusion des pouvoirs entre les responsabilités constitutionnelles du Président de la République et celles du gouvernement dans la mise en œuvre de la politique de sécurité, et les difficultés de cette confusion des pouvoirs font apparaître en ce qui concerne les conditions de mise en œuvre de la sécurité de la Président de la République ne peut être confiée a des amateurs ». explique Philippe bas, président de la commission des lois.

Philippe Bas : « La sécurité de la Président de la République ne peut être confiée a des amateurs »
02:59

Patrick Kanner : « Nous sommes face à au moins une affaire d’État »

Pour Patrick Kanner, président du groupe PS au Sénat, « un exécutif fort ne peut se concevoir qu’avec un Parlement fort ». « Nous soutiendrons la création de cette commission d’enquête pour donner notre conception de ce que nous estimons devoir être l’état de droit » déclare-t-il. « Nous sommes face à au moins une affaire d’État »

Patric Kanner : « Nous sommes face à au moins une affaire d’Etat »
01:46

Éliane Assassi : « Pour moi et mon groupe, c’est une affaire d’État, qui fait vaciller nos institutions »

Éliane Assassi, présidente du groupe communiste au Sénat avait, lors des questions d’actualité au gouvernement, jeudi dernier, émis le souhait de la création d’une commission d’enquête au Parlement. « Je me félicite que notre commission se soit dotée des prérogatives d’une commission d’enquête, et qu’elle ait décidé aussi de prendre le temps d’assumer ses responsabilités » confie-t-elle.

Eliane Assassi : « Pour moi et mon groupe, c’est une affaire d’Etat, qui fait vaciller nos institutions »
02:20

François Patriat : « Chacun devrait ici faire un petit peu preuve d’humilité »

François Patriat, président du groupe LREM déclare qu’il soutiendra la création de la commission d’enquête, « parce que nous avons le souci de la transparence, de la vérité, et s’il y a eu des manquements, qu’ils soient à la fois dénoncés, et sanctionnés » déclare-t-il.

« En même temps, nous ne sommes pas dupes, d’un certain nombre d’arrière-pensées, d’affaires d’État, j’en ai connu d’autres » réplique-t-il cependant, avant d’ajouter : « Chacun devrait ici faire un petit peu preuve d’humilité ».

« Je demande à ceux qui aujourd’hui déjà se conduisent comme de procureurs, qui demandent une commission, alors qu’apparemment ils ont déjà les réponses, d’attendre les auditions pour savoir ce qu’il s’est réellement passé » conclut-il.

François Patriat : « Chacun devrait ici faire un petit peu preuve d’humilité »
00:45

Hervé Marseille : « Dans cette triste affaire, c’est le rôle du bicamérisme qui est affirmé »

« C’est dans la mission du Sénat, que de contrôler le gouvernement, ce n’est pas aux réseaux sociaux » rappelle Hervé Marseille, président du groupe Union centriste.

« Dans cette triste affaire, (…) c’est le rôle du bicamérisme qui est affirmé. Il nous appartient de réfléchir parce qu’il nous faut un exécutif fort, et aussi un Parlement fort. Aujourd’hui, nous voyons bien que la réforme ne peut pas être celle qu’on envisageait il y a encore quelques semaines » affirme-t-il.

Hervé Marseille : « Dans cette triste affaire, c’est le rôle du bicamérisme qui est affirmé »
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La commission d'enquête sénatoriale auditionnera mardi le ministre de l'Intérieur, et une liste de personnalités.

 

 

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