Invité de la matinale de Public Sénat, Mathieu Darnaud, président du groupe Les Républicains au Sénat, a répété ce jeudi que son parti ne participerait pas à « un gouvernement dont le Premier ministre serait de gauche et porterait le programme du Nouveau Front populaire ». Le responsable pointe « l’irresponsabilité » des forces politiques qui ont voté la censure.
Benalla: l’Elysée, davantage que Collomb, doit s’expliquer, selon Marine Le Pen
Par Public Sénat
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Dans l'affaire Benalla, "c'est l'Elysée qui doit apporter une explication, plus peut-être que le ministre de l'Intérieur" Gérard Collomb, qui doit être entendu lundi matin par les députés et "risque" de servir de "fusible", a estimé Marine Le Pen.
"Le risque, c'est que M. Collomb serve de fusible dans cette affaire" alors qu'"en réalité ceux qui semblent devoir s'expliquer ce sont les membres du cabinet du président de la République", a affirmé sur Europe 1 la présidente du Rassemblement national (RN, ex-FN).
En arrivant à l'Assemblée nationale pour l'audition de M. Collomb, Marine Le Pen a demandé que le secrétaire général de l'Elysée Alexis Kohler soit également entendu.
Emmanuel Macron a réclamé dimanche soir une "réorganisation pour éviter qu'un tel dysfonctionnement se reproduise", "c'est donc que le secrétaire général de l'Élysée a bien une responsabilité dans les dysfonctionnements qui ont eu lieu. Donc la commission d'enquête ne peut pas ne pas l'entendre", a fait valoir Marine Le Pen en arrivant dans la salle de l'audition.
"Le sujet" de l'affaire Benalla "c'est +est-ce qu'il y a eu une impunité+", a ajouté sur Europe 1 Marine Le Pen, au lendemain d'une première réaction de l'entourage d'Emmanuel Macron selon lequel le chef de l'Etat a assuré qu'il "n'y a pas eu et il n'y aura pas d'impunité" pour son ex collaborateur mis en examen pour "violences" le 1er-Mai.
"Est-ce que durant deux mois et demi l'Elysée, peut-être le président de la République, ont caché les faits qu'avait commis M. Benalla et n'ont pas utilisé l'article 40 (du code pénal) qui les oblige à saisir la justice?", a demandé la finaliste de la présidentielle en 2017.
Selon la députée du Pas-de-Calais, "il y a eu une dissimulation du comportement de M. Benalla mais aussi de son parcours. Pourquoi M. Benalla arrive au plus près de président de la République et obtient une liste ininterrompue de passe-droits, de pouvoirs? Pourquoi se permet-il de commander des policiers, des gendarmes? "
Le président de la République "enfonce une porte ouverte" en qualifiant d'"inacceptables" les violences perpétrées le 1er-Mai par son ex collaborateur, selon Marine Le Pen, car "des millions de Français, tous ceux qui ont vu cette vidéo, partagent cet avis".
M. Macron en outre "dit +il n'y aura pas d'impunité (...) après qu'une enquête, de toute façon, ait été ouverte et qu'un certain nombre de personnes aient été mises en examen", a-t-elle ajouté.
Pour Marine Le Pen, "on continue à chercher à dissimuler les responsabilités des uns et des autres". "Le ministre de l'Intérieur a été informé dès le 2 mai" comme le directeur de cabinet d'Emmanuel Macron Patrick Strzoda, qui "a indiqué qu'il avait lui-même informé le président de la République dès le 2 mai".
La députée, membre de la commission des Lois qui s'est dotée de prérogatives d'enquête dans cette affaire, a fustigé une "communication erratique" de l'Elysée et de la majorité, qui "révèle en réalité le profond malaise autour de cette affaire". "Nous n'en sommes probablement qu'au début de ces révélations", selon elle.