Le sénateur PS Patrick Kanner a estimé jeudi que la commission d'enquête sénatoriale sur l'affaire Benalla était "le bouc émissaire de l'exécutif", après les attaques d'Edouard Philippe contre son rapport.
Lors d'une déclaration sur le perron de Matignon jeudi, le Premier ministre a dénoncé l'"appréciation très politique" de la commission dans son rapport et attaqué ses "recommandations ou formulations" "incompréhensibles" et "injustes" concernant "des fonctionnaires qui travaillent auprès du président de la République".
"Nous sommes le bouc émissaire aujourd'hui de l'exécutif, qui ne sait pas comment se dépêtrer de cette fameuse affaire Benalla", s'est défendu sur BFMTV M. Kanner, membre de cette commission.
"Les conclusions ne plaisent pas à l'exécutif, j'en suis désolé, mais ce sont les conclusions qui sont les nôtres, elles doivent être respectées telles quelles", a insisté l'ancien ministre.
"Je n'accepte pas cette ingérence dans les pouvoirs du Parlement, dans ces commissions d'enquête qui sont prévues par la Constitution", a-t-il ajouté. "Ce travail a été bien fait, dans la transparence; il doit être respecté, y compris par le Premier ministre".
"Le gouvernement aurait pu recevoir positivement (les recommandations) et au lieu de ça il s'est enfermé dans la fuite en avant", a accusé pour sa part sur BFMTV le sénateur LR François Grosdidier, lui aussi membre de la commission.
"Il n'y a aucune confusion des pouvoirs, nous n'empiétons en rien sur le pouvoir judiciaire et nous exerçons notre fonction de contrôle de l'exécutif comme c'est notre mission institutionnelle", a-t-il assuré.
"La Macronie a déclaré la guerre aux droits fondamentaux des parlementaires", a dénoncé sur Twitter le député PS Luc Carvounas, en déplorant les "propos scandaleux et indécents" du gouvernement sur le Sénat.