15h48 « M. Benalla a touché pour le mois de mai son salaire intégral » révèle Strzoda
« M. Benalla a touché pour le mois de mai son salaire intégral » révèle Strzoda
Contrairement aux propos tenus par le porte-parole de l’Élysée, Bruno Roger-Petit, Alexandre Benalla a bien touché l’intégralité de son salaire au mois de mai. C’est ce que rapporte devant la commission d’enquête le directeur de cabinet d’Emmanuel Macron Patrick Strzoda.
« Il a été mis à pied pendant 15 jours avec suspension de salaire » indiquait Bruno Roger-Petit, mercredi dernier, peu après les révélations du Monde sur Alexandre Benalla. Le directeur de cabinet d’Emmanuel Macron a contredit cette version. Interrogé par la sénatrice écologiste Esther Benbassa membre de la commission d’enquête, Patrick Strzoda a indiqué que « M. Benalla a touché pour le mois de mai son salaire intégral ». « En revanche, les 15 jours de suspension feront l’objet d’une retenue sur les droits à congés qu’il avait en reliquat au titre de l’année 2017. Une affirmation qui a interloqué les sénateurs.
« Avec la révélation que vous avez faite tout à l’heure sur la non-retenue sur salaire des quinze jours de suspension, je n’arrive pu très bien à comprendre qu’elle était le contenu de ladite sanction », s’étonne alors la sénatrice socialiste, Marie-Pierre de La Gontrie.
« Il y a retenue sur salaire puisqu’il a droit à des congés que nous devons lui payer, ils ne seront pas payés et ce sera l’équivalent de 15 jours de travail », se défend le directeur de cabinet du président de la République.
Pourquoi opérer de la sorte ? Parce que « c’est une mesure de gestion dans la mesure où le décret de 86 précise que la suspension c’est avec le maintien du traitement », avance Patrick Strzoda qui assure que si la sanction n’a pas été appliquée ni en mai ni en juin ni en août, elle sera prochainement appliquée.
Benalla: pas de retenue sur salaire au mois de mai: "c’est une mesure de gestion " se défend Strzoda
Pour ce qui concerne le logement du quai Branly, Patrick Strzoda assure qu’il lui « a été attribué avant les événements du 1er mai en fonction de la disponibilité demandée à tout moment Monsieur Benalla ».
15 h 41 : Philippe Bas et Patrick Strzoda s’opposent sur le principe de la séparation des pouvoirs
Philippe Bas et Patrick Strzoda s’opposent sur le principe de séparation des pouvoirs
Patrick Strzoda n’a pas souhaité répondre aux questions entourant les fonctions des chargés de mission. « Si je détaillais ces éléments, je pense que je porterais atteinte au principe de séparation des pouvoirs ».
Un point de désaccord avec Philippe Bas. « Les principaux collaborateurs du président de la République ont des fonctions parfaitement publiques. Je ne crois pas qu’il y ait la moindre raison tirée du principe de la séparation des pouvoirs pour ne pas expliquer ce que font les chargées de mission de la présidence de la République. Ça n’est pas un secret d’État » a-t-il répondu.
Patrick Strzoda a par la suite rectifié sa réponse estimant que ce sujet ne faisait pas partie du champ d’enquête de la commission.
« Il nous appartient d’interpréter nous même le champs des compétences qui nous sont dévolues par le vote du Sénat » a rétorqué le président de la commission d’enquête.
15h55 Strzoda avait prévenu Benalla : « Une mission d’observation ce n’est pas intervenir sur le terrain »
Strzoda avait prévenu Benalla : « Une mission d’observation ce n’est pas intervenir sur le terrain »
Le directeur de cabinet du Président de la République affirme avoir mis en garde Alexandre Benalla avant les événements de la Contrescarpe. « Avant d’y aller je lui ai dit : une mission d’observation ce n’est pas intervenir sur le terrain », assure-t-il.
Le président de la commission d’enquête s’interroge sur les raisons pour lesquels Patrick Strzoda s’est senti obligé de prévenir ce dernier. Patrick Strzoda boote en touche et se défend : « Comment aurais-je pu imaginer qu’un de mes collaborateurs, qui est invité par un haut gradé de la préfecture de police, pour une mission d’observation ne soit pas encadré dans cette mission ».
Pour le directeur de cabinet du Président de la République, cette mission d’observation « se situait dans le prolongement de ses fonctions à l’Élysée » et « sous l’autorité d’un haut gradé ». Il n’avait donc aucune raison de ne pas l’autoriser.
15H36 : Patrick Kanner demande officiellement l’audition d’Alexandre Benalla par la commission d’enquête
Patrick Kanner demande officiellement l’audition d’Alexandre Benalla par la commission d’enquête
À l’écoute de l’audition de Patrick Strzoda, le président du groupe PS du Sénat, Patrick Kanner a confié « n’avoir jamais vu un tel niveau de responsabilités chez un simple chargé de mission de 26 ans. Ce qu’il porte relève au moins d’un membre JO (Journal Officiel) et sûrement avec une expérience plus assumée ». Raison pour laquelle son groupe « sollicite officiellement » l’audition d’Alexandre Benalla.
« Je ne peux que prendre la note de la demande » a répondu Patrick Strzoda
15 h 32 : « Dès la loi de 2013, François Hollande avait donné l’instruction à tous les chargés de mission, de déposer les déclarations de patrimoine et d’intérêts »
« Dès la loi de 2013, François Hollande avait donné l’instruction à tous les chargés de mission, de déposer les déclarations de patrimoine et d’intérêts »
Le sénateur LR François Pillet rappelle que tous les collaborateurs de l’Elysée sont soumis à la déclaration d’intérêt et à la déclaration de patrimoine. « Il n’y a pas de difficultés à saisir 36 spécialistes du droit, c’est assez clair » estime le sénateur, qui effectue un rappel à la loi. « Le non respect de ses obligations constitue un délit qui est puni de trois ans d’emprisonnement, et de 45 000 euros d’amendes » informe-t-il.
« Nous sommes en train d’expertiser ce point juridique » répond le directeur de cabinet du Président, qui énonce que seuls les conseillers apparaissant au Journal Officiel adressaient les déclarations à la Haute autorité. « Monsieur Benalla était chargé de mission, il n’était donc pas tenu de faire cette déclaration ».
Le sénateur rappelle que ce fonctionnement valait pour un amendement qui a, depuis, été abandonné. « Dès la loi de 2013, François Hollande avait donné l’instruction à tous les chargés de mission, de déposer les déclarations de patrimoine et d’intérêts » souligne François Pillet avant de tacler : « Certes l’habitude après ça c’est un peu perdu ».
15h24 « Monsieur Benalla ne portait jamais d’arme lorsqu’il était dans un déplacement public du Président »
"M. Benalla ne portait jamais d'arme dans les déplacements publics" assure Patrick Strzoda
Le directeur de cabinet de la Présidence de la république l’affirme : « Monsieur Benalla ne portait jamais d’arme lorsqu’il était dans un déplacement public du Président de la République ». Une affirmation qui n’a manqué de faire réagir le Président de la commission d’enquête du Sénat, Philippe Bas : « Donc ce permis de port d’arme était exclusivement destiné à lui permettre de porter une arme pour les déplacements privés ? », s’est empressé de demander le sénateur.
Patrick Strzoda s’est alors livré à une explication assez floue. D’après lui, cette restriction n’était pas « pas précisée dans l’autorisation » et il concède même ne pas savoir si Alexandre Benalla « a été amené à porter une arme dans les déplacements privés ».
« Pourquoi a-t-il obtenu un permis de port d’arme s’il ne s’en servait jamais ? », s’est interrogé le président de la commission d’enquête. « En tant que responsable direct de la sécurité du chef de l’État, il m’a paru utile que dans certaines circonstances il y ait, en plus du GSPR chargé de la protection rapprochée, une personne qui puisse avoir une arme », a répondu Patrick Strzoda avant de se retrancher derrière des questions sécuritaires : « Je ne peux pas expliquer dans le détail, et vous le comprendrez, comment s’organise la sécurité du chef de l’État ».
15 h 20 : Dans le bus des Bleus, Benalla « n’assurait pas une mission de sécurité »
Dans le bus des Bleus, Benalla « n’assurait pas une mission de sécurité »
C’est l’une des interrogations suscité par l’affaire Benalla : Que faisait cet homme dans le bus des Bleus ? « Il n’assurait pas une mission de sécurité a tenu à rassurer Patrick Strzoda. « On lui a retiré une mission extrêmement valorisante qui consiste à participer à l’organisation des déplacements publics du président de la République. On l’a recentré sur des missions internes au palais ».
Et en ce qui concerne la présence d’Alexandre Benalla dans le bus de l’équipe de France, c’est pour organiser en 24 heures la réception de 3 000 personnes à l’Élysée venues fêter les champions du monde. « Il était présent dans le bus pour nous informer de la progression du bus pour que nous, on puisse gérer les 3 000 personnes à l’Élysée. Il n’assurait pas une mission de sécurité. Mais une mission de liaison » a indiqué le directeur de cabinet du chef de l’État.
15 h 03 : « On n’a pas de vigiles privés, c’est un fantasme » s’exclame le directeur de cabinet du Président
« On n’a pas de vigiles privés, c’est un fantasme » s’exclame le chef de cabinet du Président
« La sécurité du Président de la République c’est ma première responsabilité » déclare le directeur de cabinet d’Emmanuel Macron avant d’ajouter : « Quand j’ai pris connaissance des déclarations que vous ont faites des responsables syndicaux, j’étais très surpris ».
« Il se trouve que ces responsables, je les connais très bien » affirme Patrick Strzoda, qui indique que lorsqu’il était directeur de cabinet du ministre de l’Intérieur, ces mêmes responsables « n’hésitaient pas » à utiliser son portable « de nuit comme de jour » pour lui signifier « ce qui n’allait pas ».
« Or depuis un an, je n’ai jamais été sollicité par un de ces responsables pour me dire qu’il y avait un problème au sein du GSPR » affirme-t-il.
« La sécurité du PR est assurée par des policiers et des gendarmes qui sont des fonctionnaires relevant du ministre de l’Intérieur » rappelle-t-il. « Je démens formellement qu’il y ait à l’Élysée des agents privés, des vigiles, qui participent à une quelconque mission de sécurité ». « On n’a pas de vigiles privés, c’est un fantasme » martèle-t-il.
14 h 49 : Sanction Benalla : « S’il y a eu une erreur d’appréciation, je l’assume » explique Strzoda
Sanction Benalla : « S’il y a eu une erreur d’appréciation, je l’assume » explique Strzoda
La sanction prise à l’encontre d’Alexandre Benalla est jugée totalement inadaptée par bon nombre de parlementaires. « Le 2 mai, je n’ai pas identifié de préjudices graves (à l’encontre des manifestants) » a rapporté Patrick Strzoda. Il qualifie le comportement d’Alexandre Benalla de « déviant » et de « choquant ». « C’est la raison pour laquelle, j’ai pris la décision de sanctionner avec une mise à pied sans traitement, avec une rétrogradation et un avertissement » a-t-il énuméré. « Je considère que j’ai pris une décision qui était adaptée à la situation que je connaissais le 2 mai ». « S’il y a eu une erreur d’appréciation, je l’assume ».
14 h 38 : Strzoda l’assure : « La sécurité du chef de l’État ne peut être assurée que sous le contrôle des policiers et des gendarmes »
Dans son propos introductif, Patrick Strzoda a voulu faire part du sentiment d’Emmanuel Macron depuis la sortie de l’affaire Benalla. En effet, comme les auditions l’ont montré hier, les syndicats de police ont très mal vécu les révélations entourant la personnalité et les privilèges accordés à Alexandre Benalla. « Le chef de l’État mesure chaque jour l’engagement des forces de sécurité pour lutter contre la menace terroriste, assurer l’ordre public et donc garantir l’État de droit » a-t-il rappelé avant de préciser : « La sécurité du chef de l’État ne peut être assurée que sous le contrôle des policiers et des gendarmes »
Puis Patrick Strzoda a qualifié les événements du 1er mai comme « un comportement individuel fautif ».
14h36 Strzoda revient sur le déroulé de l'affaire Benalla
Patrick Strzoda revient sur le déroulé de l’affaire Benalla
Au premier de loge de cette affaire, Patrick Strzoda est celui qui a sanctionné Alexandre Benalla après les événements de la Contrescarpe. Les 15 jours de suspension et la rétrogradation notifiée au chargé de mission, représentent une sanction bien légère aux yeux des sénateurs qui ne manqueront pas d’interroger Patrick Strzoda sur ce point.
Le directeur de cabinet de la présidence de la République confirme avoir pris connaissance « qu’un chargé de mission de l’Élysée avait eu un comportement inapproprié et choquant » le 2 mai. Patrick Strzoda précise néanmoins que cette vidéo « montrait à la fois des scènes d’affrontements violents (…) dans une très grande confusion et en même la scène de l’intervention de policiers au sein desquels ce chargé de mission qui semblait être Monsieur Benalla ». Une précision qui pourrait expliquer qu’il ait eu un problème dans l’appréciation de la sanction ? Le directeur de cabinet d’Emmanuel Macron ne l’affirme pas.
« Je suis parfaitement conscient du trouble que le comportement de ce collaborateur a pu susciter notamment chez nos forces de sécurité »
Le directeur de cabinet d’Emmanuel Macron assure avoir « immédiatement porté ces informations à la connaissance du secrétaire général de l’Élysée pour qu’il en informe le chef de l’État ».
Patrick Strzoda explique avoir « convoqué l’intéressé pour lui demander de s’expliquer ». Alexandra Benalla aurait affirmé avoir voulu « aider les policiers pris à partie par des manifestants violents qui jetés des projectiles sur les forces de l’ordre ». En tant que directeur des services, Patrick Strzoda aurait ensuite notifié sa sanction à Alexandre Benalla : « une suspension de 15 jours sans traitement c’est-à-dire une mise à pied, une exclusion temporaire du service, une modification des missions : une rétrogradation ». Et de lui préciser « qu’en cas de nouveau comportement fautif il s’ensuivrait un licenciement ».
« Je mesure parfaitement le trouble que le comportement de ce collaborateur a pu susciter notamment chez nos forces de sécurité », a reconnu Patrick Strzoda. Plusieurs syndicats se sont émus des privilèges accordés à Alexandre Benalla et ont dénoncé son comportement « exécrable » hier au Sénat. Au nom du chef de l’État, Patrick Strzoda a réaffirmé que « la sécurité ne (pouvait) être assurée que sous l’autorité et le contrôle des policiers et des gendarmes ». Une forme de mea culpa.