Invité de Territoires d’Infos sur Public Sénat et Sud Radio, le porte-parole du mouvement « En marche ! », Benjamin Griveaux, a accusé deux médias russes, Russia Today et Spoutnik, d’avoir diffusé de fausses informations sur les violences en Seine-Saint-Denis qui ont suivi l’affaire Théo.
« J’ai vu des images, des photos, ou des vidéos qui ne datent pas de la nuit dernière ou des jours précédents, et qui ont pourtant été présentés comme tels. Il y a donc une volonté de manipuler les images » estime-t-il.
Il les accuse plus largement d’ingérence dans la campagne présidentielle française. « Ces deux sites, contrôlés à 100% par l’Etat russe, calomnient depuis des mois certains candidats, en particulier Emmanuel Macron, et en épargnent d’autres, en particulier Marine Le Pen et François Fillon ».
«Elle (la Russie) est en train de s’ingérer dans la campagne présidentielle française, et ce n’est pas normal. La sincérité des débats doit être garantie » ajoute-t-il, rappelant le supposé rôle russe dans la victoire de Donald Trump aux Etats-Unis et dans le vote britannique en faveur du Bexit.
Benjamin Griveaux a répondu aux critiques récurrentes sur l’absence de programme précis d’Emmanuel Macron. « Il a fait près d’une centaine de propositions depuis trois mois et demi » assure-t-il, s’attaquant aux programmes de ses principaux adversaires.
« Quel est le programme de François Fillon sur la santé ? Je suis incapable de vous le dire. Marine Le Pen fait une série de 144 propositions, mais avec zéro chiffrage. On a une exigence pour Emmanuel Macron qui est plus forte que pour les autres candidats ».
Benjamin Griveaux sur Emmanuel Macron : « Il a fait près d’une centaine de propositions depuis trois mois et demi »
Autre critique qui touche Emmanuel Macron : l’absence de transparence autour de ses donateurs. Quelques candidats à la présidentielle, dont Nicolas Dupont-Aignan, lui demandent de publier la liste de ses donateurs. « Tout le monde demande la liste depuis plusieurs mois, mais c’est interdit par la loi » rappelle-t-il. « S’ils veulent le faire, qu’ils se fassent connaître ».
Benjamin Griveaux affirme qu’aucune discussion n’est en cours avec François Bayrou, alors que le président du Modem a assuré qu’il « prendra ses responsabilités » dans cette présidentielle. « Son choix lui appartient » précise-t-il, sans fermer complètement la porte. « Toutes les personnes qui sont dans le champ républicain, qui considèrent que le clivage gauche-droite a vécu, et qui se reconnaissent par les valeurs portées par le mouvement, sont les bienvenues ». Mais il précise que tout soutien « ne vaut pas infléchissement de la ligne, ni investiture pour les législatives ».