Politique
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Par Public Sénat
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Ce vendredi, c’est accompagné de l’économiste Thomas Piketty, et devant son allié Yannick Jadot, que le candidat socialiste Benoît Hamon exposait son « new deal » européen. Sous le bras, rien de moins qu’un « projet de traité de démocratisation de la gouvernance de la zone euro », un texte de 22 articles pour relancer une Europe moribonde. « Rien ne serait pire que le statu quo » affirme Benoît Hamon craignant cet immobilisme « qui prépare l’arrivée de l’extrême-droite. »
Sa proposition emblématique est la création d’une assemblée parlementaire de la zone euro pour remplacer l’Eurogroupe (la réunion des ministres des finances de chaque pays), « une dérive technocrate et libérale. Nous devons en finir avec ces méthodes d’antichambre. » Sa configuration reste floue mais l’assemblée serait composée en majorité (4/5) de députés des différents parlements nationaux et 1/5ème de parlementaires européens. « C’est cette illusion de vouloir construire de la souveraineté européenne sans s’appuyer sur les parlements nationaux qui mine depuis trop longtemps l’avancement du projet européen » justifie ainsi Thomas Piketty, conseiller de Benoît Hamon.
En pratique, chaque pays de la zone euro sera représenté en fonction de son poids démographique et au prorata de ses forces politiques. Ainsi, l’Allemagne enverrait 24 députés (10 du parti d’Angela Merkel, 8 du SPD…) et la France 20 députés. Quant à son champ d’action, l’assemblée contrôlera le budget et pourra fixer le taux minimum et l’assiette de l’impôt sur les sociétés. Cela permettra d’éviter des grands écarts entre pays sur ce sujet.
Second axe du projet européen, c’est la transition écologique « avec un plan de 1000 milliards d’euros sur 10 ans » avance Benoît Hamon.
Autre sujet polémique, sa volonté de mutualiser la dette publique dans les pays où elle dépasse 60% du PIB. « Je suis convaincu que l’Allemagne ne fermera pas cette porte démocratique » assure le candidat socialiste. L’Allemagne, ce sera évidemment le grand partenaire à convaincre. François Hollande s’y s’est cassé les dents en 2012. Et comme Jean-Luc Mélenchon, le candidat socialiste a bien l’intention de convaincre ce voisin intransigeant, sans évoquer pour autant une menace de sortie de l’Union européenne. « Mme Merkel, comme l’ensemble des forces politiques en Allemagne voient bien que le statu quo n’est plus possible » assure Yannick Jadot. « Si on met sur la table tous les grands sujets pour en faire un paquet, à chaque sujet, vous aurez des blocages mais si vous discutez avec l’Allemagne d’investissements, de réfugiés et de politique européenne de défense, il peut y avoir un compromis. » Et Thomas Piketty de renchérir : « Si les partenaires politiques allemands disent : ‘écoutez, nous, l’union parlementaire en zone euro, ça ne nous intéresse pas’, je pense qu’on créera une espèce de défiance dans toute l’Europe. »
Et il n’y pas que la restructuration de la dette. La fameuse règle des 3% sera forcément enfreinte par Benoît Hamon, qui promet néanmoins de s’y conformer à la fin de son quinquennat. « Ces critères automatiques, on les avait fixés à une époque très différente, il n’y avait pas eu la crise financière de 2008 » avance Thomas Piketty. « Par temps calme, peut-être que ça marche le pilotage automatique mais en cas de grave crise, le pilotage automatique ça ne marche pas. »
Des propositions ambitieuses que l’équipe de campagne n’a pas l’intention d’imposer au forceps. « Il n’y a pas d’envie martiale » souligne l’économiste. « Nous proposons ce traité qui peut être amendé et enrichi. » Face au PS, Emmanuel Macron propose une politique plus linéaire et une Europe à deux vitesses pour avancer. « Bla bla bla » se moque Benoît Hamon. « Respecter les 3%, bla ! L’Europe à deux vitesses, bla bla ! Tout le monde dit ça. L’Europe à deux vitesses existe, c’est la zone euro. And so what ? Next step ! »
La « next step » de Benoît Hamon, ce sera le grand meeting à Paris Bercy, avant le premier débat télévisé qui s’avèrera crucial pour tenter de redonner un nouveau souffle à sa campagne.
Dans le Maine-et-Loire avec Stéphane Piednoir