Nouvelle flambée des tarifs des complémentaires santé cette année. UFC-Que choisir annonçait le 21 janvier une inflation médiane à 4,3 % sur un an. L’association de consommateurs s’est basée sur 623 contrats individuels issus de 123 organismes complémentaires. En euros, cette hausse représente un surcoût annuel de 79 euros pour le budget des ménages. Et même jusqu’à plus de 200 euros dans un cas sur cinq. Selon une étude de la Mutualité Française, conduite auprès de ses mutuelles adhérentes, l’évolution moyenne s’établit à 2,6 %.
Qui dit vrai ? « On est dessus », a annoncé la secrétaire d’État chargée de l’Économie sociale, solidaire et responsable (auprès du ministre de l’Economie et des finances), Olivia Grégoire, ce 8 février, dans Audition publique. En cas d’anomalie, la ministre pourrait même les rappeler à l’ordre. « Très possiblement, pour dire les choses simplement », a-t-elle tapé du poing sur la table. Selon elle, une étude « plus précise » que les chiffres parcellaires de l’étude UFC-Que choisir sera disponible « dans les jours qui viennent ».
« On a entendu les engagements, il faut qu’ils soient tenus »
Une chose est sûre, toute hausse ferait désordre pour le gouvernement en cette année de déploiement du 100 % santé pour les audioprothèses. « On suit ça comme le lait sur le feu », a assuré Olivia Grégoire. L’inflation constatée en 2021 tranche en effet avec les engagements pris par les mutuelles. L’an dernier, l’ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn avait enjoint les mutuelles à ne pas se servir du prétexte du reste à charge zéro pour augmenter leurs tarifs. Plusieurs s’étaient engagées dans ce sens. « On ne rechigne jamais à prendre nos engagements. Je sais que Bruno Le Maire les refera revenir si les choses n’étaient pas claires dans les jours qui viennent […] Bercy est sur la balle. On a entendu les engagements, il faut qu’ils soient tenus », a martelé Olivia Grégoire.
La ministre n’a pas su dire si le gouvernement comptait par ailleurs réintroduire une taxe sur les complémentaires santé dans le budget 2022, à l’instar de la contribution de 1,5 milliard d’euros qui sera acquittée en 2021, pour compenser les profits réalisés durant la crise sanitaire. « On verra en PLF [projet de loi de finances, ndlr] en fin d’année », a indiqué la secrétaire d’Etat.