Après François Hollande samedi, c’est Bernard Cazeneuve qui a fait le tour ce matin du salon de l’Agriculture. Le Premier ministre a tenu à rendre hommage à Xavier Beulin, le patron de la FNSEA disparu brutalement : « Xavier Beulin était un ami. J’ai travaillé avec lui quand j’étais ministre du Budget, je l’ai reçu à Matignon il y a encore quelques jours. Nous n’étions pas d’accord sur tout mais il y avait des relations de confiance, de respect, d’estime, d’amitié. J’ai été très ému en me rendant à ses obsèques de constater que sa propre famille évoquait la relation d’amitié qui s’était nouée entre nous. »
Bernard Cazeneuve s’est ensuite exprimé sur le sujet de la crise agricole : « non on n’a pas dépassé cette crise. Nous sommes en train de la surmonter. Nous avons fait des efforts considérables par le combat mené par Stéphane le Foll auprès de l’Union européenne pour obtenir une meilleure remontée des prix. Sur le porc nous l’avons obtenu, sur le lait, il reste encore des efforts à faire ».
Le Premier ministre juge qu’il reste aussi des efforts à faire dans trois domaines : « continuer à négocier avec l’ensemble des acteurs de la filière dans le cadre des modifications prises la loi de modernisation de l’économie qui a fait beaucoup de mal à l’agriculture et que la loi Sapin 2 permet de corriger, nous sommes d’ailleurs en train de placer la grande distribution en face de ses responsabilités. Le deuxième point c’est l’accompagnement des établissements agricoles les plus en difficulté, en prolongeant les dispositifs d’aide en place. Il y a aussi la question de l’étiquetage qui doit permettre de défendre les productions françaises face à la concurrence. Et enfin, il y a la volonté au sein de l’Union européenne, de poursuivre les combats que nous avons engagés ».
Enfin, Bernard Cazeneuve, a conclu sa visite en répondant à Marine Le Pen, qui avait menacé les fonctionnaires enquêtant sur elle. « Laisser à penser, lorsqu'on est confronté à des problèmes judiciaires, que l'on refuse en contravention avec tous les principes de l'Etat de droit de répondre de ses actes devant la justice, c'est tout simplement inacceptable », a-t-il déclaré. Dimanche, Marine Le Pen avait appelé les magistrats à « ne pas contrecarrer la volonté du peuple ». « La République, c'est l'Etat de droit », lui a répondu ce matin Bernard Cazeneuve.