Bettencourt: la juge Prévost-Desprez “déterminée” à confirmer sa relaxe en appel

Bettencourt: la juge Prévost-Desprez “déterminée” à confirmer sa relaxe en appel

Le procès en appel de la magistrate Isabelle Prévost-Desprez, rejugée pour "violation du secret professionnel" dans un des volets...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Le procès en appel de la magistrate Isabelle Prévost-Desprez, rejugée pour "violation du secret professionnel" dans un des volets de l'affaire Bettencourt après avoir été relaxée en juillet 2015, s'est ouvert mercredi à Bordeaux.

A son arrivée au palais de justice mercredi matin, la magistrate, âgée de 57 ans, n'a fait aucune déclaration. Son avocat, Me François Saint-Pierre a pour sa part déclaré à l'AFP qu'il demanderait à la cour de "confirmer le jugement de relaxe prononcé en première instance". "La relaxe s'impose, a-t-il expliqué, d'abord parce qu'il n'y a strictement aucune preuve de culpabilité que puisse avancer l'accusation".

"Et le contexte dans lequel toute l'affaire a été montée, a ajouté Me Saint-Pierre, montre à quel point il s'agit très vraisemblablement d'une manipulation très hostile envers la juge qui a sorti l'affaire Bettencourt".

Mme Prévost-Desprez présidait au moment des faits la 15e chambre correctionnelle du tribunal de Nanterre, chargée des affaires financières. Elle est soupçonnée d'avoir révélé, dans des SMS, les détails d'une perquisition effectuée au domicile de la milliardaire Liliane Bettencourt, héritière du groupe de cosmétiques L'Oréal, le 1er septembre 2010.

L'opération avait été relatée le jour même dans Le Monde par le journaliste Jacques Follorou, qui avait cosigné avec Isabelle Prévost-Desprez un livre quelques mois plus tôt.

La magistrate, qui préside aujourd'hui la 16e chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris, a toujours soutenu n'avoir eu que des "discussions personnelles" avec son "ami" Jacques Follorou.

La défense de la juge soutient que la plainte déposée contre elle par Me George Kiejman, alors avocat de Liliane Bettencourt, n'était qu'une tentative de "déstabilisation" visant à empêcher la magistrate d'enquêter dans un dossier politiquement sensible. Mme Prévost-Desprez s'intéressait aux liens éventuels entre la milliardaire et le financement de l'UMP (devenu Les Républicains), parti du président en exercice, Nicolas Sarkozy. Ce dernier, soupçonné d'abus de faiblesse dans un autre volet du dossier, a bénéficié d'un non-lieu en 2013.

Elle était aussi en guerre ouverte contre le procureur de la République de Nanterre, Philippe Courroye, réputé proche de Nicolas Sarkozy, lui reprochant de protéger les intérêts de ce dernier. Finalement, Philippe Courroye avait été muté en 2012 à la cour d'appel de Paris, et Isabelle Prévost-Desprez dessaisie du dossier Bettencourt dépaysé à Bordeaux.

En première instance, la magistrate avait été relaxée, le tribunal relevant certes des "coïncidences troublantes" dans le dossier qui, pour autant, ne constituaient pas des preuves suffisantes de sa culpabilité. D'autant que l'enquête n'a jamais pu établir le contenu des SMS incriminés.

Le parquet de Bordeaux avait fait appel de cette décision. La magistrate encourt un an de prison et 15.000 euros d'amende.

Dans la même thématique

Paris SNCF : Le trafic des TGV tres perturbe après une attaque massive informatique, 800.000 voyageurs concernes
7min

Politique

Attaque du réseau TGV : « De cette manière coordonnée, c’est inédit »

A quelques heures de la cérémonie d’ouverture des JO, le réseau TGV a fait l’objet d’une « attaque massive » avec 3 incendies coordonnés qui ont touché les LGV Atlantique, Nord et Est. Plus largement, quels sont les risques qui pèsent sur les Jeux ? Interview avec l’expert en sécurité Driss Aït Youssef.

Le

PARIS: Soiree electorale des elections europeennes avec Francois-Xavier Bellamy au siege de Les Republicains
3min

Politique

Parlement européen : François-Xavier Bellamy porte plainte contre Rima Hassan

François-Xavier Bellamy porte plainte contre Rima Hassan pour des menaces qu’elle aurait proférées à son égard. Cette plainte fait suite au blocage par le député européen de la candidature de Rima Hassan à la vice-présidence de la sous-commission des droits de l’Homme. L’élection du poste de vice-présidente que briguait la députée européenne a été reportée en septembre.

Le