Ca aurait pu être une période difficile, une période de contestation, de rejet, mais lorsqu'il ouvre à la mairie un cahier de doléances à l'attention des habitants de son village le maire est rapidement surpris.
« Notre rôle c’est aussi d’être le défouloir...j’ai vu des gens venir, se déplacer... un beau moment » témoigne le maire Dominique Dhumeaux.
Un beau moment pour celui qui est maire ici depuis 11 ans et qui a ouvert grand les portes de sa mairie. Et ceux qui ont franchi le pas, sont bien souvent les plus silencieux, ceux qui ne font pas de bruit, ceux qui ne font pas de vagues. C’est le cas de Regis et Maryse, tous deux retraités.
« Nous on n’était pas sur les ronds-points...le cahier de doléances c’est un moyen de s’exprimer pour nous. »
Au fil des années, ils ont vu les commerces et les services de proximité disparaître. Ils ont longuement réfléchi avant d’aller porter leurs doléances. Disparition des services de proximité, augmentation des taxes sur les carburants dans un village où tout est loin, le sentiment d'abandon domine dans les registres.
« On s’ouvre, c’est un peu notre cœur... » explique Régis.
Le cœur de la France rurale, qui se sent délaissée, qui survit à l’ombre des grandes villes. Des territoires où le maire reste une figure incontournable ...mais pour combien de temps encore ?
« Le maire est l’élu le plus aimé de France » selon Didier Fouché maire sans étiquette de Soulitré
Ces maires ruraux de la Sarthe se sont donné rendez-vous au Mans pour remettre solennellement la parole de leurs administrés au préfet. En espérant, pour une fois, être entendu. Les maires, ces "lanceurs d’alerte" depuis des années, sont aujourd’hui quelque peu découragés. Dans la Sarthe, 72% des élus ruraux ne se représenteront pas aux municipales de 2020. C’est le cas notamment de Dominique Dhumeaux.