« C’est un sujet d’actualité et d’importance. Dans nos territoires, nous recevons de vrais appels au secours », explique la sénatrice de la Nièvre Nadia Sollogoub, rapporteure du texte. C’est pour cette raison, qu’avec son groupe politique, le choix a été fait d’inscrire cette proposition de loi à l’agenda du Sénat. « Les gens touchés par le covid-long ont un sentiment d’invisibilité, et on souhaite qu’ils aient l’impression d’exister ». Selon les chiffres de l’ARS, 10 à 30 % des personnes ayant attrapé le covid-19 souffrent de symptômes persistants.
« On souhaite créer du lien, que ça devienne un vecteur d’information »
Si le groupe centriste de la Chambre haute s’est emparé du texte « Plateforme de référencement et prise en charge ‘’covid-long’’ », ce n’est pas lui qui en est à l’origine. C’est le député Michel Zumkeller, membre du groupe UDI, qui l’a déposé en octobre 2020. « Le texte a été voté à l’unanimité à l’Assemblée nationale, détaille Nadia Sollogoub. « Il y avait une logique politique de voter le texte à notre tour au Sénat. »
Quel est l’objectif de cette plateforme ? Améliorer l’orientation des patients touchés par le covid-long, et mieux les accompagner. Le tout sur la base du volontariat. Et le référencement sur la plateforme ne sera pas une condition pour intégrer le parcours de santé. « Il y a un intérêt scientifique, mais c’est aussi un outil pour les soignants et les patients qui manquent d’un fil conducteur, détaille la sénatrice centriste. On souhaite créer du lien, et que ça devienne un vecteur d’information. » Et selon elle, cette initiative aura une autre utilité : se rendre compte de l’ampleur du phénomène.
Les professionnels de santé au cœur du processus
La formation des professionnels de santé, et principalement des médecins généralistes, est un autre axe central de la proposition de loi. Le rapport sénatorial insiste sur « la nécessité de donner aux médecins des outils d’analyse et d’aide au diagnostic afin de les aider à mieux accompagner et prendre en charge les patients atteints de symptômes post-covid. » Côté logistique, le texte prévoit de confier la gestion aux agences régionales de santé en partenariat avec l’Assurance maladie, « les mieux au fait de l’offre de soins sur le territoire du patient. ». Auditionnée par la commission des affaires sociales du Sénat, la Haute Autorité de Santé s’est dite favorable à cette plateforme.
Même si la proposition de loi a été votée à l’unanimité par l’Assemblée nationale, c’était en octobre 2020, il y a plus d’un an. Raison pour laquelle la commission des affaires sociales émet des réserves et n’a pas voté le texte. « Près de deux ans après le début de la pandémie et alors que l’état des connaissances a évolué et que des structures et parcours de prise en charge ont été mis en place, des améliorations auraient été bienvenues afin de donner à cette proposition de loi davantage de portée opérationnelle et permettre une réelle amélioration pour les patients. »
Nadia Sollogoub souhaite, elle, une adoption conforme par le Sénat. C’est-à-dire dans les mêmes termes que les députés. Car selon elle, si la navette parlementaire est relancée entre les deux chambres du parlement, peu de temps avant la suspension des travaux pour cause d’élection présidentielle, « on perd un an pour les patients qui souffrent de covid-long. » Verdict la semaine prochaine, le 13 janvier, date à laquelle le texte arrivera en séance.