Depuis la reprise de l’examen du projet de la loi de finances au Sénat, il ne se passe pas un jour sans que les esprits s’échauffent autour d’une coupe budgétaire inscrite dans des amendements du gouvernement, déposés, souvent, à la dernière minute. Les élus de la France Insoumise y voient l’illustration d’un fourvoiement du PS qui n’a pas voté la censure la semaine dernière. Les socialistes misent, eux, sur la commission mixte paritaire pour continuer à faire pression.
Biodiversité: Jadot (EELV) et Orphelin (ex-LREM) appellent Macron à passer aux actes
Par Public Sénat
Publié le
"A un moment donné il ne suffit pas d'en parler, il faut agir", a estimé mardi Yannick Jadot, tête de liste EELV pour les européennes, après les annonces d'Emmanuel Macron pour la biodiversité, tandis que le député Matthieu Orphelin (ex-LREM) souhaite des mesures gouvernementales "urgentes et radicales".
"Le président de la République n'est pas à la hauteur de l'enjeu", "il s'est payé de mots" alors que "l'alarme a sonné de manière extraordinaire hier", a estimé M. Jadot sur BFMTV à propos du rapport d'experts de l'ONU alertant sur un million d'espèces menacées d'extinction et les annonces de M. Macron dans la foulée.
Le chef de l'Etat "n'a engagé aucune mesure concrète", a insisté M. Jadot, déplorant qu'il n'ait pas annoncé l'arrêt du projet de mine Montagne d'Or en Guyane, des importations d'huile de palme de la raffinerie Total de La Mède (Bouches-du-Rhône), des "projets autoroutiers" et du projet de complexe Europacity au nord de Paris.
Pour le député Matthieu Orphelin, "c'est très bien que le président Macron ait des mots forts sur ce sujet de la biodiversité". Mais "il faudra que le gouvernement traduise ces nouvelles orientations en acte et sans attendre", a-t-il jugé sur Sud Radio.
Selon lui, il faut "des mesures urgentes et radicales pour sauver la biodiversité. Le président a montré la voie hier. Il faut que le gouvernement agisse maintenant sans délai, concrètement", alors qu'il "n'a toujours pas intégré la transition écologique comme principal marqueur et fondement de sa politique".
A propos du projet Montagne d'Or, M. Macron "a dit clairement hier" qu'il était "incompatible avec les grands enjeux de la biodiversité. Maintenant il faut aller plus loin et aller au bout du raisonnement, et abandonner définitivement ce projet", a estimé M. Orphelin, jugeant que "ce serait un très beau signal: on a su arrêter l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes pour des questions de climat; il faut savoir arrêter le projet de Montagne d'Or pour des questions de biodiversité".
Après le rapport des experts de l'ONU, Emmanuel Macron a souhaité une lutte accrue contre le gaspillage et la production de déchets et plastiques, "un changement profond" des modes de production, une augmentation de la part des aires marines et terrestres protégées à 30% du territoire d'ici 2022 (contre 20% actuellement), et une lutte accrue contre la réduction des terres agricoles.
Il a aussi réaffirmé l'objectif de réduire les phytosanitaires de 50% en France d'ici 2025 (déjà dans les plans "Ecophyto" engagés depuis 2007).
Quant au projet Montagne d'Or, il n'est en l'état "pas compatible" avec des ambitions écologiques, a-t-il estimé.