Bioéthique: le vaste projet de loi passe le cap de la commission

Bioéthique: le vaste projet de loi passe le cap de la commission

Les députés ont adopté dans la nuit de vendredi à samedi en commission le vaste projet de loi bioéthique, au terme de débats...
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Les députés ont adopté dans la nuit de vendredi à samedi en commission le vaste projet de loi bioéthique, au terme de débats ardents mais plutôt sereins, une première étape avant un examen qui s'annonce plus houleux dans l'hémicycle à compter du 24 septembre.

Entamées mardi après-midi, les discussions sur les 32 articles de cette première grande réforme sociétale du quinquennat avec sa mesure phare de l'extension de la PMA à toutes les femmes, se sont achevées vers 2 heures du matin, après d'ultimes débats sur l'interruption médicale de grossesse (IMG) chez les mineures ou la prise en charge médicale des enfants intersexes.

La présidente de la commission spéciale Agnès Firmin Le Bodo (UDI et indépendants, parti Agir) a remercié sur Twitter les 72 députés membres de la commission, issus de différents groupes politiques, pour "ces débats apaisés, sereins et constructifs".

Ils sont arrivés à bout de quelque 2.000 amendements, un nombre qui devrait être encore plus conséquent en séance.

Promesse de campagne d'Emmanuel Macron, l'extension de la PMA aux couples de lesbiennes et femmes célibataires, a occupé une large partie des débats, marqués avant tout par les vives réticences de députés LR. Ces élus ont cherché inlassablement à supprimer ou revoir la mesure qui à leurs yeux entraînera un "effet domino" inéluctable vers la légalisation de la gestation pour autrui (GPA).

Le projet de loi n'a pas connu d'évolution substantielle sur cet article phare.

Parmi les amendements notables adoptés, les députés ont supprimé la mention d'une évaluation "psychologique" pour pouvoir accéder à la PMA ou précisé que l'accès à la PMA ne peut être discriminé en fonction "du statut matrimonial ou de l'orientation sexuelle".

Contre l'avis du gouvernement, ils ont aussi permis de justesse aux établissements de santé privés, "lorsqu'ils y ont été autorisés", de conserver des gamètes en vue d'une PMA.

Des divisions et des doutes sont apparus, y compris au sein de la majorité, sur des sujets comme l'autorisation de la PMA pour les femmes seules ou la PMA post-mortem, retoquée de justesse.

La question de l'accès aux origines a été aussi longuement débattue, alors que le texte prévoit un changement majeur avec la fin partielle de l'anonymat du don de sperme. Les interrogations ont là aussi traversé tous les bancs.

Sur l'épineuse question de la filiation, les députés ont validé la nouvelle proposition du gouvernement pour les enfants de lesbiennes nés par PMA, qui doit permettre d'éviter les discriminations. Là encore la droite a fait preuve d'une farouche opposition.

Les autres sujets du texte porté par les ministres Agnès Buzyn (Santé), Nicole Belloubet (Justice) et Frédérique Vidal (Recherche), ont aussi soulevé des interrogations: faut-il autoriser les tests génétiques récréatifs? étendre le dépistage néonatal...?

Les députés ont notamment longuement débattu des recherches sur les cellules souches embryonnaires. Frédérique Vidal a défendu une "simplification" après de nombreuses avancées scientifiques ces dernières années, face à des députés LR et leurs craintes que des "lignes rouges soient franchies".

Dans la dernière ligne droite en commission vendredi, la question de la prise en charge médicale des enfants intersexes a aussi fait débat, certains élus plaidant pour interdire les opérations sauf urgence ou consentement. Sans aller jusqu'à une interdiction, Mme Buzyn a proposé de travailler à un amendement pour un meilleur accompagnement de ces enfants d'ici la séance.

C'est le texte modifié par la commission qui sera examiné dans l'hémicycle.

Dans la même thématique

Tondelier 2
8min

Politique

Malgré des critiques, Marine Tondelier en passe d’être réélue à la tête des Ecologistes

Les militants du parti Les Ecologistes élisent leur secrétaire national. Bien que critiquée, la sortante Marine Tondelier fait figure de favorite dans ce scrutin où les règles ont été changées. La direction s’est vue accusée par certains de vouloir verrouiller le congrès. Si les écolos ne veulent pas couper avec LFI, le sujet fait débat en vue de la présidentielle.

Le

SIPA_01208671_000002
5min

Politique

Prisons attaquées : vers une nouvelle loi pour permettre l’accès aux messageries cryptées par les services de renseignement

Après la série d’attaques visant plusieurs établissements pénitentiaires, coordonnées au sein un groupe de discussion sur Telegram, le préfet de police de Paris, Laurent Nunez regrette que la disposition de la loi sur le narcotrafic, permettant aux services de renseignement d’avoir accès aux messageries cryptées, ait été rejetée les députés. La mesure pourrait réapparaître dans une nouvelle proposition de loi du Sénat.

Le

Municipales 2026 : pourquoi le prochain mandat des maires pourrait durer sept ans, au lieu de six
4min

Politique

Municipales 2026 : pourquoi le prochain mandat des maires pourrait durer sept ans, au lieu de six

La question d’un report des élections municipales de 2032 est à l’étude au ministère de l’Intérieur, en raison de la proximité d’un trop grand nombre de scrutins, notamment la présidentielle. Si le calendrier devait être révisé, et avec lui la durée du mandat des maires élus l’an prochain, cela nécessiterait une loi. Ce serait loin d’être une première sous la Ve République.

Le

FRA – ASSEMBLEE – 4 COLONNES
13min

Politique

Congrès du PS : les tractations se concentrent sur « Boris Vallaud, qui a des propositions de dates tous les jours »

Alors que les amis de Nicolas Mayer Rossignol, d’Hélène Geoffroy et de Fatima Yadani et Philippe Brun discutent pour fusionner, dans une union des opposants à Olivier Faure qui demandent la « clarté », le président du groupe PS de l’Assemblée, Boris Vallaud, se retrouve au centre des attentions. Mais « son but n’est pas d’être faiseur de roi, c’est de rassembler le royaume socialiste », soutient Rémi Branco, son porte-parole.

Le