Black blocs : Bruno Retailleau prêt à déposer un nouveau texte « anticasseurs »
Les violences du 1er mai 2018 avaient conduit au dépôt, par Bruno Retailleau, de la proposition de loi anticasseurs. Le texte repris par le gouvernement avait été partiellement censuré par le Conseil Constitutionnel. Le patron de la droite sénatoriale est prêt à prendre une nouvelle fois « ses responsabilités » en cas de nouveaux débordements demain.

Black blocs : Bruno Retailleau prêt à déposer un nouveau texte « anticasseurs »

Les violences du 1er mai 2018 avaient conduit au dépôt, par Bruno Retailleau, de la proposition de loi anticasseurs. Le texte repris par le gouvernement avait été partiellement censuré par le Conseil Constitutionnel. Le patron de la droite sénatoriale est prêt à prendre une nouvelle fois « ses responsabilités » en cas de nouveaux débordements demain.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

« Le point de départ ce n’est pas les gilets jaunes. Le point de départ, c’est le 1er mai et les exactions des black blocs ». Ce mardi, en marge de la réunion hebdomadaire du groupe LR du Sénat, son président, Bruno Retailleau a rappelé la chronologie de la loi dite anticasseurs, entrée en vigueur il y a seulement quelques semaines. (À voir ici)

Le 5 avril dernier, le Conseil Constitutionnel avait partiellement censuré la proposition de loi. Sur les 10 articles du texte, les Sages avaient censuré l’article 3 qui donnait à l'autorité administrative le pouvoir d'interdire de manifestation toute personne présentant une « menace d'une particulière gravité pour l'ordre public » pendant une durée d’un mois maximum.

Dans la foulée, la droite sénatoriale avait appelé Emmanuel Macron à se saisir de l’article 10 de la Constitution, permettant au président de la République, avant l’expiration d’un délai de 15 jours, « de demander au Parlement une nouvelle délibération de la loi ou de certains de ses articles ». Ce qu’il n’a pas fait.

Dans un communiqué, Bruno Retailleau avait plaidé pour « un réexamen de l’article censuré afin qu’une procédure administrative d’interdiction de manifester soit votée en pleine conformité avec les principes énoncés par le Conseil Constitutionnel ». En effet, dans ses motifs, le Conseil n’avait pas formulé une opposition de principe à l’interdiction individuelle de manifester. Il reprochait simplement à la loi de ne pas faire suffisamment le lien entre les actes de violences et l’interdiction de manifester ». Après son passage à l’Assemblée nationale, l’article 3, voté conforme en deuxième lecture par le Sénat n’imposait pas « que le comportement en cause présente nécessairement un lien avec les atteintes graves à l'intégrité physique ou les dommages importants aux biens ayant eu lieu à l'occasion de cette manifestation ». Tout comportement, quelle que soit son ancienneté, pouvait alors « justifier le prononcé d'une interdiction de manifester » notait le Conseil Constitutionnel dans sa décision.

« Le Conseil Constitutionnel n’a pas empêché le Parlement de légiférer sur la possibilité d’une interdiction préfectorale. Ce sont les modalités qu’il a en réalité censurées. J’attendais que le gouvernement réagisse, mais il n’y a pas eu le courage. Donc faudra-t-il redéposer un texte pour que cette disposition puisse être reprise dans une version constitutionnellement acceptable ? Je pense que la version du Sénat l’était. Celle de l’Assemblée nationale ne l’était pas » veut croire le président du groupe LR du Sénat. Pour mémoire, dans la version sénatoriale, l’interdiction de manifester était prévue au cas par cas et sur un périmètre donné.

Et à la question de savoir si, en cas de nouveaux débordements lors de la manifestation du 1er mai, Bruno Retailleau est-il prêt à déposer une nouvelle proposition de loi ? Il répond : « Il est clair que si le gouvernement ne prend pas ses responsabilités. Nous les prendrons ».

 

Partager cet article

Dans la même thématique

Paris Saint-Germain V AJ Auxerre – Ligue 1
4min

Politique

Nicolas Sarkozy : ses proches appellent à un rassemblement avant son incarcération

À la veille de son incarcération à la prison de la Santé, à Paris, Nicolas Sarkozy pourra compter sur le soutien de ses proches et de nombreux sympathisants. Deux de ses fils ont appelé à un rassemblement mardi matin, pour témoigner d’un « geste de soutien » envers l’ancien président de la République.

Le

General policy speech by Prime Minister at Senate
5min

Politique

Budget : comment la procédure de la « lettre rectificative » pourrait « acter la suspension de la réforme des retraites »

Alors que le gouvernement envisage de suspendre la réforme des retraites par voie d’amendement, le gouvernement pourrait également modifier le projet de loi de financement de la sécurité sociale afin de garantir la suspension de la réforme de 2023, même si le Parlement ne parvient pas à examiner le texte dans les délais fixés par la Constitution.

Le

Black blocs : Bruno Retailleau prêt à déposer un nouveau texte « anticasseurs »
4min

Politique

En vidéo - Gilbert Bouchet : le combat d’une vie contre la maladie de Charcot

Le sénateur de la Drôme, Gilbert Bouchet, s’est éteint ce lundi 20 octobre, des suites de la sclérose latérale amyotrophique (SLA), plus connue sous le nom de maladie de Charcot. Diagnostiqué il y a deux ans, il avait fait de son combat contre cette maladie rare et incurable une cause nationale. En avril 2025, les caméras de Public Sénat l’avaient suivi.

Le

Black blocs : Bruno Retailleau prêt à déposer un nouveau texte « anticasseurs »
3min

Politique

Décès de Gilbert Bouchet : que prévoit sa loi sur la maladie de Charcot ?

Le sénateur Les Républicains de la Drôme, Gilbert Bouchet, est décédé ce lundi 20 octobre à l’âge de 78 ans, des suites de la maladie de Charcot. Quelques mois avant sa disparition, il avait vu sa proposition de loi pour améliorer la prise en charge des maladies évolutives graves définitivement adoptée par le Parlement, en février dernier.

Le