Boris Vallaud (PS) : « Les libertés publiques ne peuvent pas être mises en quarantaine »
Etat d'urgence sanitaire, gestion de la crise du Coronavirus... Le porte-parole du Parti socialiste Boris Vallaud explique la volonté des élus de gauche de rester vigilants face aux décisions du gouvernement.

Boris Vallaud (PS) : « Les libertés publiques ne peuvent pas être mises en quarantaine »

Etat d'urgence sanitaire, gestion de la crise du Coronavirus... Le porte-parole du Parti socialiste Boris Vallaud explique la volonté des élus de gauche de rester vigilants face aux décisions du gouvernement.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Sur l’Etat d’urgence sanitaire :

« Ce projet de loi était nécessaire mais nous avons aussi besoin de prendre soin de notre démocratie. Nous sommes dans un Etat de droit et nous voulions que le contrôle exercé par le Parlement soit plus important. Nous pensons qu’il y avait un meilleur équilibre à trouver et c’est pourquoi nous nous sommes abstenus.

Je comprends le soucis d’efficacité et de rapidité mais ça ne veut pas dire moins de démocratie. »

La commission d’enquête :

« Elle devra faire la lumière sur la préparation et le déroulé de cette crise sanitaire. Nous voulons en tirer tous les enseignements pour que tout ne recommence pas comme avant, une fois cette crise passée.»

Le marché du travail :

« Aujourd’hui on nous parle de 60h hebdomadaires, de plus de flexibilité. On ne peut pas faire n’importe quoi. Les directives européennes imposent par exemple 48h hebdomadaires maximum. Nous aurions aimé que les partenaires sociaux soient associés aux discussions mais ce n’est pas le cas.

Nous devons aux français la protection de leur santé mais nous leur devons aussi une protection sociale.

Cette crise sanitaire ne peut pas être la porte ouverte à tout. Il faut être vigilent et rigoureux.»

Le confinement et les mesures de protection :

« Nous attendons du gouvernement 3 choses : clarté, constance et promptitude. Si le confinement doit être renforcé et prolongé, il faut le dire maintenant et clairement. On a parfois l’impression d’un discours et de consignes contradictoires.

Il faut multiplier les tests et fournir du matériel de protection aux personnes qui travaillent.

Combien de tests sont en cours de production ? Quelle fiabilité ? Qui les fabrique ? Nous manquons de réponse et c’est la même problématique en matière de matériel de protection.

L’urgence absolue c’est aujourd’hui la situation dans les EHPAD. Je suis inquiet, il faut un niveau de vigilance plus élevé pour protéger les personnes âgées, équiper les personnels, multiplier les tests.

Autre mesure contestable, c’est le suivi des personnes contaminées par GPS. Est-ce vraiment nécessaire ?

Cela pose évidemment des questions éthiques. Il y a là encore un risque pour les libertés publiques et individuelles.»

Plan de relance :

« Cette crise aura un impact économique majeur et il faut des réponses et mesures fortes.

Il en coûtera ce qu’il en coûtera mais il faudra mobiliser des moyens nationaux et européens pour soutenir et relancer l’économie.

Nous préconisons un vaste plan de relance. Il ne suffit par exemple pas de décaler les échéances fiscales et sociales. Il faut les annuler. Il faudra aussi se poser la question de la souveraineté comme en matière de production de médicaments par exemple.

De manière générale, nous ne vivrons et ne produirons plus de la même manière. »

Pendant toute la période du confinement, retrouvez chaque jour de semaine à midi notre interview politique, en ligne sur publicsenat.fr et notre chaîne YouTube.

Partager cet article

Dans la même thématique

Agen Ok
9min

Politique

Municipales 2026 : à Agen, la gauche part unie du PS… à LFI

Au regard des divisions au plan national, c’est un tour de force. A Agen, toutes les composantes de la gauche ont pourtant réussi à faire l’union en vue des municipales, du PS aux Ecologistes, en passant par le PCF, Place Publique et même LFI. Les enjeux locaux ont facilité le rassemblement. L’accord du NFP a aussi laissé des traces…

Le

PARIS: Conseil Constitutionnel, premiere audience publique
6min

Politique

Justice des mineurs : quelles dispositions du texte Attal peuvent faire l’objet d’une censure du Conseil constitutionnel ?

Saisi par des députés et des sénateurs de gauche, le Conseil constitutionnel va rendre sa décision sur la proposition de loi de l’ancien Premier ministre Gabriel Attal, qui vise à durcir la justice des mineurs. Le texte qui durcit considérablement le droit existant, avait conduit à une levée de boucliers de la gauche dans les deux hémicycles.

Le

Boris Vallaud (PS) : « Les libertés publiques ne peuvent pas être mises en quarantaine »
5min

Politique

Lutte contre l’antisémitisme à l’université : la proposition de loi définitivement adoptée à l’unanimité au Sénat

Les conclusions de la commission mixte paritaire sur la proposition de loi du Sénat visant à lutter contre l’antisémitisme dans l’enseignement supérieur ont été adoptées, à l’unanimité, ce jeudi au Sénat. Le texte prévoit notamment l’obligation de formation des étudiants à la lutte contre l’antisémitisme et le racisme tout au long de leur parcours d’enseignement.

Le