Sur l’Etat d’urgence sanitaire :
« Ce projet de loi était nécessaire mais nous avons aussi besoin de prendre soin de notre démocratie. Nous sommes dans un Etat de droit et nous voulions que le contrôle exercé par le Parlement soit plus important. Nous pensons qu’il y avait un meilleur équilibre à trouver et c’est pourquoi nous nous sommes abstenus.
Je comprends le soucis d’efficacité et de rapidité mais ça ne veut pas dire moins de démocratie. »
La commission d’enquête :
« Elle devra faire la lumière sur la préparation et le déroulé de cette crise sanitaire. Nous voulons en tirer tous les enseignements pour que tout ne recommence pas comme avant, une fois cette crise passée.»
Le marché du travail :
« Aujourd’hui on nous parle de 60h hebdomadaires, de plus de flexibilité. On ne peut pas faire n’importe quoi. Les directives européennes imposent par exemple 48h hebdomadaires maximum. Nous aurions aimé que les partenaires sociaux soient associés aux discussions mais ce n’est pas le cas.
Nous devons aux français la protection de leur santé mais nous leur devons aussi une protection sociale.
Cette crise sanitaire ne peut pas être la porte ouverte à tout. Il faut être vigilent et rigoureux.»
Le confinement et les mesures de protection :
« Nous attendons du gouvernement 3 choses : clarté, constance et promptitude. Si le confinement doit être renforcé et prolongé, il faut le dire maintenant et clairement. On a parfois l’impression d’un discours et de consignes contradictoires.
Il faut multiplier les tests et fournir du matériel de protection aux personnes qui travaillent.
Combien de tests sont en cours de production ? Quelle fiabilité ? Qui les fabrique ? Nous manquons de réponse et c’est la même problématique en matière de matériel de protection.
L’urgence absolue c’est aujourd’hui la situation dans les EHPAD. Je suis inquiet, il faut un niveau de vigilance plus élevé pour protéger les personnes âgées, équiper les personnels, multiplier les tests.
Autre mesure contestable, c’est le suivi des personnes contaminées par GPS. Est-ce vraiment nécessaire ?
Cela pose évidemment des questions éthiques. Il y a là encore un risque pour les libertés publiques et individuelles.»
Plan de relance :
« Cette crise aura un impact économique majeur et il faut des réponses et mesures fortes.
Il en coûtera ce qu’il en coûtera mais il faudra mobiliser des moyens nationaux et européens pour soutenir et relancer l’économie.
Nous préconisons un vaste plan de relance. Il ne suffit par exemple pas de décaler les échéances fiscales et sociales. Il faut les annuler. Il faudra aussi se poser la question de la souveraineté comme en matière de production de médicaments par exemple.
De manière générale, nous ne vivrons et ne produirons plus de la même manière. »
Pendant toute la période du confinement, retrouvez chaque jour de semaine à midi notre interview politique, en ligne sur publicsenat.fr et notre chaîne YouTube.