Boris Vallaud (PS) refuse de voter en faveur d’une motion de censure déposée par le RN
Le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale a pris ses distances avec la position exprimée par l’Insoumis Manuel Bompard, qui se dit prêt à voter les motions d’où qu’elles viennent.
Par Public Sénat
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« Non. » Avant même la fin de la question, le socialiste Boris Vallaud s’est prononcé, ne laissant la place à aucune hésitation. Le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, invité d’Audition publique, l’émission politique hebdomadaire de Public Sénat et LCP-Assemblée nationale, en partenariat avec Le Figaro Live, refuse de soutenir pour sa part une éventuelle motion de censure déposée par le groupe du Rassemblement national.
Sur cette question, les groupes de la NUPES vont devoir arrêter une stratégie, alors que rôde l’ombre d’un recours à l’article 49-3 de la Constitution pour faire adopter le budget. « Moi je ne ferai pas avec l’extrême droite », a-t-il assuré. Sa position se distingue de celle du député La France Insoumise, Manuel Bompard. Au Journal du dimanche, ce proche de Jean-Luc Mélenchon a déclaré qu’à « titre personnel, il votera « toutes les motions de censure », s’il est « d’accord sur le contenu ».
Cette différence d’approches au sein de la NUPES s’est illustrée à un autre moment de l’émission au sujet du travail. Cette thématique a été l’occasion de passes d’armes interposées entre le communiste Fabien Roussel, qui promeut la « gauche du travail, et pas des allocs », et l’écologiste Sandrine Rousseau, qui voit dans le travail une « valeur de droite ». Le patron des députés PS a contesté, quant à lui, que le travail soit une valeur de droite. « La valeur travail elle est d’abord contingente. Il n’y a pas de valeur travail sans travail de valeur », a-t-il expliqué. « Quand vous ne vivez pas de votre travail, que vous êtes maltraité, que vous avez une carrière hachée, que votre boulot n’a pas beaucoup de sens, la valeur travail, elle est loin […] Nous, on plaide pour le travail digne et porteur de sens. »
Emmanuel Macron a réuni mardi les responsables de plusieurs partis politiques à l’Élysée pour les consulter avant la nomination d’un nouveau Premier ministre pour remplacer Michel Barnier. Pour le député RN Thomas Ménagé, invité de la matinale de Public Sénat ce mercredi, cet échange marque « le retour de l’UMPS » sous la forme d’un « parti unique qui va du PS jusqu’à Laurent Wauquiez ».
La réunion à l’Elysée n’a pas abouti sur un accord. Mais avec des lignes rouges qui peuvent paraître très éloignées, la sortie de crise semble encore lointaine. Un début de rapprochement émerge cependant sur la méthode, autour du non-recours au 49.3.
Depuis la chute de Bachar Al-Assad, certaines déclarations de responsables politiques conciliant avec le régime dictatorial refont surface. En octobre 2015 par exemple dans l’émission « Preuves par 3 » sur Public Sénat, Jean-Luc Mélenchon estimait que les bombardements russes et syriens faisaient partie d’une guerre nécessaire contre les rebelles.
Reçus par Emmanuel Macron ce mardi, avec d’autres formations politiques à l’exception de LFI et du RN, socialistes et écologistes se sont engagés, s’ils accèdent au pouvoir, à ne pas utiliser le 49.3 à condition que les oppositions renoncent à la motion de censure. « Ça a été repris par Horizons, par le MoDem », a assuré Olivier Faure, le Premier secrétaire du PS.