Brigitte Bourguignon, présidente de la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale et figure de l'aile gauche du groupe LREM, a estimé mardi que "le projet social" du gouvernement "arrive vraiment maintenant".
"Je crois que la basket gauche est en train de prendre forme et que le projet social que nous portons arrive vraiment maintenant", a-t-elle déclaré sur France Inter, interrogée pour savoir si elle était "à l'aise dans cette basket".
"Ce qui me faisait peur dans les premiers mois (du quinquennat, NDLR), c'est que nous étions dans le pan libérateur d'une économie", qui faisait "partie d'une stratégie globale", a expliqué la députée du Pas-de-Calais, ancienne socialiste. Mais "on a également protégé. On n'a pas été très audible, car les mesures vont prendre effet à partir de maintenant", a-t-elle ajouté.
"Les mesures de pouvoir d'achat, ça ne fait pas un projet social, donc il y a d'autres stratégies qui arrivent et, là aussi, vont prendre corps", a-t-elle poursuivi, évoquant la "stratégie pauvreté" du gouvernement qui va, selon elle, "beaucoup orienter vers la petite enfance, vers la jeunesse".
La "peur" qu'elle a eue en début de quinquennat "se dissipera au fil du temps. Nous allons continuer à faire en sorte de peser sur ces décisions pour que l'équilibre qu'on essaie de trouver dans cette majorité soit toujours de mise", a-t-elle ajouté.
A propos du débat autour des aides sociales, Mme Bourguignon a estimé qu'"il en faut mieux, pas plus ni moins", soulignant que beaucoup de droits présentés comme "des droits réels", comme le droit au logement ou le droit à l'emploi, "n'en sont pas aujourd'hui", au vu du nombre de personnes mal ou pas logées, ou de chômeurs.
"On peut toujours être dans l'incantation; moi je préfère qu'on regarde en quoi on est efficient, et ce qui n'est pas efficient, on n'est pas pour le maintenir", a-t-elle dit.
Elle a souligné qu'elle était "quelqu'un qui s'est toujours battu pour libérer et émanciper et non pas assigner les gens dans leur situation en les maintenant dans les aides sociales". "Pour moi, ce n'est pas le chèque en blanc, au contraire", a-t-elle relevé.
"Par contre, quand on attaque les prestations sociales sous le biais et le seul aspect budgétaire, là, oui, je rue dans les brancards parce qu'il y a (...) des choses à revoir évidemment dans cette protection sociale, mais on n'y touche pas comme ça", a-t-elle estimé.