Le député MoDem Jean-Louis Bourlanges a mis en cause lundi le rythme "trop" rapide des réformes et une "forme de naïveté" au départ pour expliquer les difficultés de l'exécutif et de la majorité présidentielle en cette rentrée.
"Je ne crois pas que le pouvoir a perdu la main, mais tout le monde a atterri", a estimé l'ancien député européen sur France Inter. Après une "vague d’optimisme" en 2017 avec "une forme de naïveté", "aujourd’hui comme on dit dans Game of Throne +winter is coming!+", et la majorité se rend compte que "rien n’est facile", a-t-il souligné.
Interrogé sur le rythme des réformes, M. Bourlanges a estimé qu'"on va trop vite", même si "ça va dans la bonne direction".
"Ça s’est senti fortement au parlement, où on a été gagné par le suremploi, par l’overdose, par le stress", a-t-il expliqué, donnant l'exemple de la réforme constitutionnelle dont il "ne sent pas l'inspiration".
"Il y a des choses qui ont été trop rapides" mais "je ne dirai pas ça des réformes en cours", a-t-il néanmoins nuancé en saluant le plan pauvreté, où "il y a une vision stratégique intéressante", et le plan santé.
Tout en faisant l'éloge de la "hauteur de vue" d'Emmanuel Macron et de sa capacité à "aller au contact", M. Bourlanges a déploré aussi dans le style du "très jeune président" une "certaine désinvolture" qu'a illustré selon lui l'échange controversé avec un chômeur horticulteur et qu'il met sur le compte d'un "côté très juvénile".
En clôture de l'université de rentrée du mouvement, à Guidel (Morbihan), le président du MoDem François Bayrou a quant à lui rappelé dimanche que "la majorité a besoin de voix libres, pas de corset".