« En ce qui concerne le champagne. Comment, Mme la ministre, avez-vous fait pour vous mettre aussi rapidement à dos cette filière ? (…) Dès l’annonce de cette mesure, l’interprofession, en Champagne, est montée au créneau. Parce que c’est un vin qui s’exporte (…) Pourquoi entraver ce qui marche ? En ce qui concerne les contenants, le verre fait partie des mieux recyclés. Il ne nous appartient pas de poursuivre à emmerder les entreprises et tous ceux qui travaillent ». C’est par ces mots que le sénateur LR de la Marne, René-Paul Savary a accueilli sous les applaudissements d’une partie de l’hémicycle, l’amendement de la secrétaire d’État à la Transition écologique, Brune Poirson.
Signalétique de tri sur les bouteilles en verre: "il ne nous appartient pas d'emmerder les entreprises" René-Paul Savary estime
Hier soir, le Sénat examinait l’article 3 du projet de loi contre le gaspillage et pour l’économie circulaire, portant sur les signalétiques informant le consommateur sur les gestes de tri. Dans ce cadre, le gouvernement avait déposé un amendement destiné à supprimer l’exemption de cette signalétique sur les emballages en verre. « Ça paraît essentiel que les Français disposent d’une information sur le geste de tri sur tous les emballages, même ceux qui sont en verre » a justifié Brune Poirson, avant de souligner qu’il s’agissait « de mettre de la cohérence » même si les « objectifs de collecte des emballages en verre des ménages, étaient très satisfaisants, de l’ordre de 75 à 80% » a-t-elle ajouté.
Un amendement qui a pour le moins déplu à la chambre haute. « Je prends la parole au nom de la filière viticole, régulièrement harcelée par de nouvelles obligations (…) Alors que le verre est le matériau le plus recyclé en France, cela pénalisera nos entreprises viticoles exportatrices » a également fait valoir la sénatrice (RDSE) Nathalie Delattre. « Avec un taux de recyclage du verre de 86 %, le gouvernement devrait avoir d'autres priorités. Cet amendement renforcera encore la concurrence des vins italiens et espagnols qui viendront nous tailler des croupières sur notre marché intérieur, n'étant pas soumis aux mêmes obligations » a complété le sénateur LR, Laurent Duplomb.
Seul le sénateur LREM, Frédéric Marchand a apporté son soutien à cette mesure. « Il importe d'être constant. Pourquoi exempter une filière et pas d'autres ? Ce n'est pas parce que le recyclage du verre fonctionne que la pédagogie n'est pas nécessaire ».
L’amendement n’a logiquement pas été adopté.
En fin de soirée, le Sénat a également adopté l’article 4 du projet de loi qui vise à indiquer au consommateur la disponibilité ou l'indisponibilité des pièces détachées des biens neufs, notamment électriques et électroniques.