Bruno Julliard, premier adjoint à la maire de Paris, a démissionné lundi matin de ses fonctions en raison de "vifs désaccords" avec Anne Hidalgo, annonce-t-il dans une interview au Monde.
"Depuis plusieurs mois, de vifs désaccords d'orientation et de méthodes de gouvernance nous ont éloignés", affirme-t-il, précisant avoir refusé de diriger la campagne de la maire en vue des municipales de 2020.
"Je prends acte de la décision personnelle" de M. Julliard, a réagi Anne Hidalgo sur Twitter. "Je respecte son choix. Je le remercie pour le travail accompli pendant ces quatre années à nos côtés."
La maire a dans la foulée annoncé la nomination au poste de premier adjoint d'Emmanuel Grégoire, qui était jusque-là adjoint en charge du budget.
Bruno Julliard explique avoir refusé l'offre qui lui était faite de diriger la campagne de Mme Hidalgo aux municipales de 2020. Sa démission lundi "est la suite logique de cette décision", dit-il.
Emmanuel Grégoire en août 2017
AFP/Archives
"Les Parisiens déplorent un déficit d'efficacité" et "les approximations ou erreurs sont trop nombreuses et entravent notre action", affirme M. Julliard dans une prise de parole accablante pour le bilan à ce jour de la maire de Paris.
Et d'énumérer : "précipitation" dans le projet de piétonnisation de la rive droite de la Seine, "erreurs et manque de vigilance" à l'origine des fiascos des services de partage Vélib' et Autolib, "inconstance et manière de gouverner à l'instinct" dans les dossiers de la gratuité du pass Navigo pour les seniors et de l'ouverture des commerces le dimanche.
Bruno Julliard, 37 ans, concentre ses attaques sur l'exécution du projet municipal, qu'il continue de juger positif. Interrogé sur ses propres ambitions pour 2020, il assure qu'il va "désormais réfléchir à un autre avenir professionnel", et que son départ "ne répond à aucune stratégie personnelle".
Un mois après l’élection triomphale de Bruno Retailleau à la tête des Républicains, le parti fait peau neuve samedi à la maison de la mutualité de Paris, avec un premier conseil national. Le ministre aura la charge de définir un début de projet pour 2027 et l’épineuse question de la désignation du candidat pour la présidentielle.
La formation de Gabriel Attal entend attirer de nouveaux « talents » pour le scrutin local et mise sur « L’académie des municipales », présentée comme « la plus grande école de formation locale jamais créée par un parti ». Renaissance a déjà désigné 214 « pilotes » dans les villes moyennes. Mais les ambitions restent modestes.
Malgré le rejet des sénateurs, la navette parlementaire sur la réforme du mode de scrutin pour les municipales à Paris, Lyon et Marseille se poursuivra en juillet avec un possible dernier mot donné à l’Assemblée le 11. Ce qui ne va pas arranger les relations à l’intérieur du « socle commun » entre les centristes, Les Républicains et les macronistes.
François Bayrou a annoncé sa volonté de reprendre dans le prochain budget de la Sécu les avancées issues du conclave sur les retraites. Une décision relativement appréciée au Sénat. Le sénateur LR Philippe Mouiller demande cependant si c’est « réellement sans impact budgétaire ». « Tout ce qui est utile aux Français, on le prend », réagit pour sa part le socialiste Patrick Kanner, alors que les députés PS maintiennent leur motion de censure.