Bruno Le Maire opposé à une taxe carbone flottante sur les carburants

Bruno Le Maire opposé à une taxe carbone flottante sur les carburants

Alors qu’Emmanuel Macron n’écarte pas un retour de la taxe carbone flottante, son ministre de l’Economie s’y oppose. « Il ne faut pas augmenter les impôts » soutient Bruno Le Maire, qui rappelle que le mouvement « des gilets jaunes est né d’une exaspération fiscale ».
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Sur la taxe carbone, la position de l’exécutif semble flottante. Etincelle qui a déclenché le mouvement des gilets jaunes, le sort de la taxe carbone fait débat au sein même du gouvernement et jusqu’au plus haut sommet de l’Etat.

Mardi, Emmanuel Macron a ouvert la porte à un retour d’une taxe flottante sur le carburant, en fonction des évolutions des prix du pétrole. Si le chef de l’Etat a écarté une « augmentation automatique » de la taxe carbone, en raison des « incertitudes » des cours du baril, il a évoqué, devant des élus de la région Grand Est, la possibilité d'une « taxation qui varie en fonction des cours mondiaux ». C’est le modèle appliqué en 2000 par Lionel Jospin avec la TIPP « flottante », dont l’efficacité fait débat.

« Il ne faut pas augmenter les impôts, il faut les baisser davantage »

Mais le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, ne reprend pas cette idée à son compte. Interrogé ce jeudi 28 février dans la matinale de Public Sénat sur la possibilité d’un retour d’une taxe carbone flottante, il a clairement pris ses distances. « Ma position sur toutes les questions fiscales est extraordinairement simple : il ne faut pas augmenter les impôts. Il faut baisser davantage les impôts et pour ça, baisser davantage la dépense publique » affirme le locataire de Bercy.

Est-il en désaccord avec le président de la République ? Réponse de Bruno Le Maire, qui se répète : « La position du ministre des Finances est très simple : les impôts sont trop lourds pour les ménages comme pour les entreprises. Nous avons commencé à les baisser. Et ils vont baisser fortement en 2019 pour les ménages en particulier. (…) Mais je souhaite qu’on puisse baisser davantage les impôts des ménages, comme des entreprises ».

« C’est le président de la République qui arbitrera à la fin »

S’il ne reconnaît pas formellement sa divergence d’interprétation, pour ne pas dire son désaccord, avec Emmanuel Macron, il admet que « c’est le président de la République qui arbitrera à la fin. Mais je pense que c’est bien d’avoir des ministres qui ont des positions claires. Je souhaite que nous baissions davantage les impôts ».

Bruno Le Maire rappelle au passage que « la manifestation des gilets jaunes est née d’une exaspération fiscale, du sentiment que pour beaucoup, payer un ou deux euros en plus, c’était trop. Le signal doit être entendu. Et notre réponse doit être très simple : nos impôts n’augmenteront pas ».

Mi-février, quand François de Rugy et Brune Poirson, ministre et secrétaire d'Etat à la Transition écologique, se sont prononcés pour un retour de la taxe carbone, le premier ministre Edouard Philippe avait prévenu qu’il était hors de question d'« augmenter la pression fiscale ». Mercredi, François de Rugy a cependant évoqué lui aussi la piste d’une taxe carbone flottante, reconnaissant que le sujet fait « débat »…

Dans la même thématique

Bruno Le Maire opposé à une taxe carbone flottante sur les carburants
4min

Politique

Archive. Quand Jean-Luc Mélenchon justifiait les bombardements sur les rebelles syriens

Depuis la chute de Bachar Al-Assad, certaines déclarations de responsables politiques conciliant avec le régime dictatorial refont surface. En octobre 2015 par exemple dans l’émission « Preuves par 3 » sur Public Sénat, Jean-Luc Mélenchon estimait que les bombardements russes et syriens faisaient partie d’une guerre nécessaire contre les rebelles.

Le

Bruno Le Maire opposé à une taxe carbone flottante sur les carburants
3min

Politique

Nouveau gouvernement : la gauche s’engage à renoncer au 49.3 si Emmanuel Macron nomme un Premier ministre issu du NFP

Reçus par Emmanuel Macron ce mardi, avec d’autres formations politiques à l’exception de LFI et du RN, socialistes et écologistes se sont engagés, s’ils accèdent au pouvoir, à ne pas utiliser le 49.3 à condition que les oppositions renoncent à la motion de censure. « Ça a été repris par Horizons, par le MoDem », a assuré Olivier Faure, le Premier secrétaire du PS.

Le

Bruno Le Maire opposé à une taxe carbone flottante sur les carburants
2min

Politique

Réunion à l’Élysée : Laurent Wauquiez (LR) espère un accord pour « ne pas faire tomber un gouvernement »

À la sortie d’une réunion avec les partis, hors LFI ou RN, le patron des députés de la Droite républicaine insiste à nouveau sur la nécessité d’aboutir à un accord de non-censure pour qu’un gouvernement survive. Il maintient sa ligne rouge : la droite ne veut ni ministres issus de la France insoumise, ni application du programme du Nouveau Front populaire.

Le