Bruno Le Maire : sans la mise à contribution d’EDF, la hausse des prix « aurait été insupportable »
« Notre choix, c’est de protéger les Français contre l’augmentation massive des prix de l’électricité, et protéger les entreprises » affirme le ministre de l’Economie devant le Sénat, alors que l’Etat a décidé de contraindre EDF à vendre davantage d’électricité à bas prix à ses concurrents. « Nous vous accusons de sacrifier EDF à une manœuvre politicienne préélectorale », attaque la sénatrice Sophie Primas.

Bruno Le Maire : sans la mise à contribution d’EDF, la hausse des prix « aurait été insupportable »

« Notre choix, c’est de protéger les Français contre l’augmentation massive des prix de l’électricité, et protéger les entreprises » affirme le ministre de l’Economie devant le Sénat, alors que l’Etat a décidé de contraindre EDF à vendre davantage d’électricité à bas prix à ses concurrents. « Nous vous accusons de sacrifier EDF à une manœuvre politicienne préélectorale », attaque la sénatrice Sophie Primas.
Public Sénat

Par Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Pour son retour devant le Sénat – le ministre de l’Economie n’est pas le plus assidu à la Haute assemblée – Bruno Le Maire a eu droit ce mercredi à un tir groupé de sénateurs, lors des questions d’actualité au gouvernement, au sujet d’EDF.

En cause : la décision du gouvernement, jeudi dernier, en pleine flambée des cours de l’énergie et dans un contexte de haute inflation, de contraindre EDF à vendre davantage d’électricité à bas prix à ses concurrents pour contenir la hausse des factures d’électricité. EDF devra ainsi vendre à un prix réduit jusqu’à 40 % de sa production électrique en 2022, au lieu de la vendre aux prix forts du marché. Le manque à gagner est d’environ 8 milliards d’euros sur son excédent brut d’exploitation 2022, selon le groupe.

« Vous avez choisi de faire les poches d’EDF »

« Vous avez choisi, disons-le franchement, de faire les poches d’EDF », dénonce le sénateur PS Thierry Cozic. Franck Menonville, sénateur Les Indépendants de la Meuse, pointe lui « de lourdes perspectives pour notre fleuron national, aujourd’hui fragilisé », soulignant qu’« EDF doit faire face à beaucoup d’injonctions contradictoires ».

La présidente LR de la commission des affaires économiques, Sophie Primas, demande enfin au ministre : « Avez-vous choisi de sacrifier EDF ? » Pour la sénatrice, la réponse ne fait pas de doute : « Nous vous accusons de sacrifier EDF à une manœuvre politicienne préélectorale et vous en serez comptable devant les Français ».

« Notre choix, c’est de protéger les Français »

« Notre choix, c’est de protéger les Français contre l’augmentation massive des prix de l’électricité, et protéger les entreprises », répond Bruno Le Maire, qui souligne que « contrairement à ce que vous dites, les premiers à avoir payé, ce n’est pas EDF, c’est l’Etat, en renonçant à 8 milliards d’euros sur la taxe intérieure sur la consommation finale d’électricité ».

« Ensuite, nous avons demandé à EDF, effectivement, d’être mis à contribution », ajoute le ministre, qui rappelle que l’entreprise a toujours pu, quand il le fallait, compter sur « le soutien de l’Etat », par exemple en renonçant « à nos dividendes ». Il insiste : « L’Etat a toujours été aux côtés d’EDF. […] L’Etat a toujours répondu présent et l’Etat répondra toujours présent pour EDF et les salariés d’EDF ».

« Le fonctionnement du marché européen de l’énergie qui est aberrant »

Bruno Le Maire insiste : sans cette décision, l’augmentation des prix « aurait été insupportable ». De l’ordre de « 30 à 40 % » en février. La Commission de régulation de l’énergie (CRE) a indiqué pour sa part mercredi que sans l’intervention de l’État, qui a promis de limiter la prochaine hausse à 4 %, le tarif réglementé de l’électricité aurait augmenté de 44,5 % pour les particuliers au 1er février. Le ministre dénonce par ailleurs « le fonctionnement du marché européen de l’énergie qui est aberrant. Je ne vois pas pourquoi la France aurait à payer le coût de son électricité au cours marginal de l’ouverture des centrales à gaz en Europe de l’Est ».

Au passage, l’ancien membre des LR souligne que François Fillon, en 2009, avait écrit à la Commission européenne en affirmant que la seule solution était « d’augmenter le plafond de l’Arenh (accès régulé à l’électricité nucléaire historique) afin que le dispositif de prix aidé fonctionne de façon efficace ». Quant à la candidate Valérie Pécresse, qu’il a écoutée hier, il constate qu’elle n’a « pas la solution » « à court terme ».

Partager cet article

Dans la même thématique

Bruno Le Maire : sans la mise à contribution d’EDF, la hausse des prix « aurait été insupportable »
5min

Politique

Sarkozy à la Santé : la visite de Darmanin « peut être interprétée comme une forme de pression » sur les magistrats, note François Molins

Un collectif d’avocats a déposé plainte contre Gérald Darmanin pour son soutien apporté à Nicolas Sarkozy incarcéré pour association de malfaiteurs dans l’affaire du financement libyen de sa campagne de 2007. Interrogé sur ce point l’ancien procureur général près la Cour de cassation, François Molins considère, lui aussi, que le déplacement du garde des Sceaux à la prison de la Santé pour y rencontrer l’ancien chef d’Etat « peut être interprété comme une forme de pression » sur les magistrats.

Le

Bruno Le Maire : sans la mise à contribution d’EDF, la hausse des prix « aurait été insupportable »
3min

Politique

« Edouard Philippe est à la loyauté ce que Richter est au séisme, une référence », ironise Eric Dupond-Moretti

Après quatre années installé place Vendôme – un record sous la Présidence d’Emmanuel Macron – l’ancien avocat pénaliste revient dans un livre « Juré craché ! » (ed. Michel Lafon) sur son expérience politique aux côtés du Président de la République. Invité de Rebecca Fitoussi dans Un monde, un regard, il dévoile des facettes méconnues de son histoire et règle ses comptes avec Gabriel Attal et Edouard Philippe, qu’il accuse de déloyauté.

Le