Le ministre de l'Intérieur Bruno Le Roux a condamné lundi "toutes les violences" et a appelé au "calme", après les violences urbaines de ces derniers jours en banlieue parisienne.
"Je condamne de la façon la plus forte toutes les violences qui ont eu lieu durant le week-end. Celles qui ont eu lieu à Argenteuil, celles qui ont eu lieu en marge d'une manifestation à Bobigny", a déclaré le ministre, en marge d'un événement concernant la sécurité routière.
Une manifestation à Bobigny en soutien à Théo, jeune homme victime d'un viol présumé en Seine-Saint-Denis, a dégénéré samedi avec de multiples violences. Depuis plus d'une semaine, des incidents surviennent la nuit dans des communes de banlieue parisienne.
Un supermarché vandalisé à Bobigny, près de Paris, le 11 février 2017
AFP
"J'appelle au calme", a déclaré M. Le Roux. "J'appelle à la responsabilité, à la sérénité, à la confiance dans la justice", a-t-il ajouté, prévenant qu'il serait "intraitable" avec les casseurs".
"En démocratie, exprimer une colère, une attente, donner une opinion est tout à fait légitime. Mais casser, brûler le bien d'autrui, le détruire, c'est le comportement de casseurs qui n'ont rien à voir avec les actes qu'ils prétendent dénoncer", a affirmé le ministre.
Il a aussi promis qu'il serait "inflexible avec les interventions de la police qui se font en dehors du cadre du droit, du cadre déontologique".
Le président François Hollande au chevet de Théo à l'hôpital Robert Ballanger le 7 février 2017 à Aulnay-sous-Bois
LE PARISIEN/AFP
Evoquant Théo, toujours hospitalisé après l'interpellation du 2 février, le ministre a souhaité l'assurer, "que la justice passera, que la justice a tous les éléments et qu'elle fera son travail sans aucune pression".
"Mais d'un autre côté, il faut être intraitable avec tous ces casseurs qui aujourd'hui lancent un appel à la haine, sur les réseaux sociaux, veulent se faire des policiers", a-t-il affirmé.
S'étonnant du "silence" du ministre de l'Intérieur durant le week-end, le candidat de la droite à la présidentielle François Fillon avait mis en cause dimanche "la responsabilité du gouvernement" et estimé que la manifestation de Bobigny n'aurait pas dû être autorisée.
"Non, c'était une manifestation dont les organisateurs voulaient qu'elle soit pacifique et qui a été pourrie par des groupes de casseurs", a répliqué lundi Bruno Le Roux.
Dix personnes ont été interpellées dans la nuit de dimanche à lundi en Seine-Saint-Denis, a-t-on appris auprès de la préfecture de police de Paris.
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