France Algeria Influencer Arrests
FILE - French Interior Minister Bruno Retailleau leaves the first cabinet meeting of the new government, Friday, Jan. 3, 2025 at the Elysee Palace in Paris. (AP Photo/Thomas Padilla, File)/PAR115/25006436893282/JAN 3 2025 FILE PHOTO/2501061310

Bruno Retailleau annonce sa candidature à la présidence des LR

Dans un courrier adressé aux militants Les Républicains, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau indique qu’il briguera la présidence de son parti. Alors que l’ancien sénateur a le vent en poupe dans les enquêtes d’opinion depuis sa nomination au gouvernement, cette annonce pourrait contrarier les ambitions présidentielles de Laurent Wauquiez, le patron des députés de la Droite républicaine, qui a pris en main la refondation du parti.
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Il se jette à l’eau pour la seconde fois. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a annoncé mercredi sa candidature à la présidence des Républicains, un premier pas qui pourrait le propulser dans la course à l’Elysée, mais aussi déclencher une guerre des chefs à droite, alors que Laurent Wauquiez chercher à s’imposer comme le candidat naturel de sa famille politique pour 2027. Le Vendéen avait déjà tenté de prendre la présidence du parti, face à Éric Ciotti en 2022 mais sans succès. Ce dernier a quitté ses fonctions après avoir fait alliance en juin avec le Rassemblement national aux législatives, laissant le poste vacant depuis bientôt neuf mois.

« Aujourd’hui, je veux faire pour mon parti ce que je fais à la tête de mon ministère : parler vrai et agir vite », a indiqué le ministre dans un courrier adressé aux militants, notamment diffusé par Le Figaro. Bruno Retailleau, dont la cote est montée dans les sondages depuis son arrivée à Beauvau en septembre au sein du gouvernement de l’ex-Premier ministre Michel Barnier, a envoyé son message avant une réunion cruciale lundi du bureau politique de LR, qui doit fixer la date du congrès pour désigner son président, poste auquel pourrait aussi se présenter Laurent Wauquiez.

L’ancien président du groupe LR au Sénat a également posté sur X un appel à rejoindre son comité de soutien.

 

Le risque d’une guerre des chefs

Le patron des députés de la Droite républicaine avait mis en garde il y a une semaine lors d’un dîner en tête à tête avec le ministre de l’Intérieur sur une « guerre des chefs dévastatrice » si celui-ci présentait sa candidature à la présidence du parti, poste qui pourrait conforter d’éventuelles ambitions élyséennes. Lors de cet entretien, Laurent Wauquiez, qui vise la tête du parti LR pour se mettre lui aussi sur les rails pour la prochaine présidentielle, a demandé au ministre le respect d’un « accord » passé entre eux : « À toi d’incarner la droite au gouvernement, à moi de reconstruire notre famille politique », a-t-il souligné.

Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a pris la « lourde responsabilité d’ouvrir une guerre des chefs », a réagi auprès de l’AFP l’entourage de Laurent Wauquiez. « Il serait préférable qu’il puisse se consacrer pleinement à son action à Beauvau, car la France en a bien besoin, et laisser Laurent Wauquiez mener à bien la mission de reconstruction du parti qui lui a été confiée », a ajouté cette source.

Dans son courrier, Bruno Retailleau a tenté de rassurer : « Je ne veux pas de nouvelles déchirures et de nouvelles blessures dans notre parti », a-t-il écrit, assurant qu’il ne se prêterait « pas au jeu des petites phrases » et qu’il n’en prononcerait « aucune contre (ses) concurrents ». Il salue également les récentes victoires de la droite à la mairie de Villeneuve-Saint-Georges (94) et lors d’une législative partielle à Boulogne-Billancourt. Bruno Retailleau appelle à « agir vite », estimant qu’« une nouvelle dissolution est possible et qu’il faut rapidement [se] mettre en ordre de bataille ».

Le soutien de la Chambre haute

Le ministre dispose notamment de très nombreux soutiens au Sénat, dont il a présidé le groupe LR de 2014 à 2024. « Être élu, c’est être au bon endroit au bon moment. Et aujourd’hui, celui qui est au bon endroit au bon moment, c’est Bruno Retailleau », confiait à Public Sénat, début février, Muriel Jourda la présidente LR de la commission sénatoriale des lois. Le ministre devrait pouvoir compter sur un coup de pouce de ses anciens collègues parlementaires pour asseoir ses ambitions.

En déposant la semaine dernière deux propositions de loi sur l’immigration, la droite sénatoriale entend ramener à dessein ce sujet devant le Parlement, alors que le Premier ministre François Bayrou y était initialement opposé, un an après l’adoption houleuse de la loi immigration. Ces textes s’inscrivent dans la ligne de fermeté que défend Bruno Retailleau depuis son arrivée au ministère de l’Intérieur. Ils devraient lui permettre de continuer à occuper l’espace médiatique sur l’un de ses sujets de prédilection, et indirectement de capitaliser parmi les électeurs de droite.

Avec AFP

Partager cet article

Dans la même thématique

Capture
5min

Politique

Un accord de libre-échange entre la Chine et l'Union européenne serait "extrêmement dangereux" pour cette eurodéputée

Scandale Shein, restrictions sur les terres rares, déferlement d'exportations sur le Continent : ces dernières semaines ont fourni aux européens de nombreux motifs d'inquiétude dans leur relation avec Pékin. Alors que Donald Trump a scellé un accord d'un an avec le président Xi Jin Ping, l'UE semble sur le banc de touche. Un sursaut est-il possible ? Ou bien sommes-nous condamnés à rester à la remorque de la Chine ? Débat dans "Ici l'Europe" avec les eurodéputés Sandro Gozi (Renew, France) et Estelle Ceulemans (S&D, Belgique).

Le

Photo Cazeneuve
11min

Politique

Attentats du 13 novembre 2015, le récit de Bernard Cazeneuve : « Très vite, on a conscience que nous sommes confrontés à une attaque de grande ampleur »

ENTRETIEN - Dix ans après les attentats de Paris et de Seine-Saint-Denis, qui ont coûté la vie à 130 personnes, l'ancien ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, revient auprès de Public Sénat sur cette nuit de terreur, et la gestion de crise aux côtés du Président de la République et du Premier ministre.

Le

Bruno Retailleau annonce sa candidature à la présidence des LR
3min

Politique

« Il n’y a aucune délinquance dans les écoles de musique », affirme le chef d’orchestre Jean-Claude Casadesus

Il est sans conteste le maestro français le plus célèbre de sa génération. A 92 ans, Jean-Claude Casadesus continue de remplir les plus belles salles du monde sans jamais renier son attachement à la région du Nord. Lui qui a créé puis dirigé l’orchestre national de Lille, s’est engagé toute sa vie pour rendre la musique classique accessible à tous. Invitée de Rebecca Fitoussi dans Un monde, Un regard, Il revient sur son immense carrière marquée par la passion et le partage.

Le