Le président du groupe Les Républicains au Sénat, Bruno Retailleau, s'est dit mercredi opposé à la création d'un Islam de France, qui serait selon lui "une atteinte à la loi de 1905" dont il faut "garder la promesse".
Interrogé sur LCI sur la nécessité de "réinventer les rapports entre la religion musulmane et la République", Bruno Retailleau a répondu: "Moi je pense que non".
"Je suis opposé à l'institutionnalisation d'un Islam de France", a poursuivi le président de la région Pays-de-la-Loire. "Si l'État se mêle de religion, alors c'est une atteinte à la loi de 1905" relative à la séparation des églises et de l'Etat, a-t-il dit, soulignant "qu'il faut (la) garder dans toute sa promesse".
"L'État doit être sur une ligne de fermeté, parce que si on tente d'organiser tant bien que mal un Islam de France, on n'y parviendra pas", a-t-il ajouté. "Parce que l'Islam sunnite, c'est neuf musulmans sur dix", a encore fait valoir M. Retailleau, et celui-ci d'après lui "ne reconnaît ni hiérarchie, ni église, donc, ce qui risque de se passer, il y aura un début d'institutionnalisation, l'État mettra la main là où, justement, forçant la loi de 1905, là où il n'a pas à la mettre, il se mêlera d'un domaine cultuel".
"Il ne doit pas se mettre dans cette position-là, et pourtant tous les radicaux ne seront pas embarqués, si j'ose dire, dans cette organisation", a-t-il encore estimé, en citant une étude Ifop pour l'Institut Montaigne de 2016 selon laquelle, pour "28% des musulmans, la charia est supérieure à la loi".
Cette étude distinguait trois grands groupes chez les musulmans. Le dernier groupe, que l'Ifop évaluait à 28%, réunit des croyants qui ont "adopté un système de valeurs clairement opposé aux valeurs de la République", s'affirmant "en marge de la société".
Lundi soir, le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a annoncé que des "assises territoriales", destinées à réformer l'organisation et le financement du culte musulman, auront lieu dans chaque département d'ici au 15 septembre.