Bruno Retailleau : « Nous serons disponibles pour appuyer vos propositions mais nous serons aussi une opposition vigilante »
Bruno Retailleau, sénateur LR de la Vendée, s’est exprimé devant le Congrès au nom du groupe des Républicains au Sénat.

Bruno Retailleau : « Nous serons disponibles pour appuyer vos propositions mais nous serons aussi une opposition vigilante »

Bruno Retailleau, sénateur LR de la Vendée, s’est exprimé devant le Congrès au nom du groupe des Républicains au Sénat.
Public Sénat

Par Alice Bardo

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Après avoir salué un « moment important parce que rare », Bruno Retailleau a fait part de sa « pensée pour toutes les victimes de la barbarie islamiste », qui « doit nous inciter à une action encore plus déterminée ».

Au-delà, il estime qu’il s’agit d’un « moment paradoxal parce que l’’espérance qu’a fait naître l’élection présidentielle auprès de certains de nos compatriotes contraste avec le silence de celles et ceux qui n’ont pas voté ». 

Bruno Retailleau rappelle également  qu’il s’agit d’un « moment qui nous oblige tous pour faire en sorte que notre discussion parlementaire ne soit pas seulement l’expression d’un entre-soi, mais la construction d’un entre-nous », de manière à pouvoir « renouer le fil de la conversation civique ».

« Il faut passer à l’exercice pratique. La France silencieuse attend qu’on relève le défi de ces crises et de ces fractures.  Il faudra beaucoup plus que des demi-réformes, peut-être une réforme des institutions », a prévenu le sénateur. Et pour ce faire, il faudra du « courage, qui ne réside dans aucune institution, mais dans les hommes et les femmes ».

Trois révolutions

Plus précisément, il appelle à trois révolutions. Une « révolution économique, contre le chômage de masse », qui implique de « faire sauter les verrous », mais aussi de « baisser le coût du travail ». Il juge également indispensable que cesse « cette addiction de l’État pour la dépense publique » et rappelle que la dette est « une bombe qui menace de faire imploser notre modèle social ».

La deuxième révolution est « territoriale » et doit intégrer la « France d’à côté, la France périphérique ». Il met en garde le Président : « Il faudra nous dire quelle est votre vision de cette belle idée de l’aménagement du territoire. Il faudra choisir entre l’amputation de la liberté communale et l’élan d’un nouvel acte de décentralisation. »

Pour finir, il prône une  « révolution civique ». S’il admet que les arsenaux militaire, policier et judiciaire sont nécessaires pour lutter contre le terrorisme islamique, il estime que la réponse doit aussi être civique, ce qui implique de s’en remettre à l’école et de « reconstruire l’autorité de l’État » en faisant appliquer la loi de la République « sur tout le territoire ». Cette réponse civique doit aussi s’accompagner d’une lutte contre le communautarisme, qui déchire notre tissu social

« Refusez cette tentation hégémonique »

« Monsieur le Premier ministre, soyez sûr que si vous choisissez ce chemin difficile du redressement français nous serons disponibles pour appuyer vos propositions, les améliorer, mais nous serons aussi une opposition vigilante », a précisé Bruno Retailleau au nom des sénateurs LR. Et d’ajouter : « Ne nous demandez pas d’abdiquer notre liberté, nos convictions, refusez cette tentation hégémonique. »

Il a conclu en citant la philosophe Simone Weil : « Il faut donner aux Français quelque chose à aimer et il faut d’abord leur donner à aimer la France. » « C’est en reconnaissant ce principe démocratique et en prenant en compte nos voix parfois divergentes que vous permettrez à la voix de la France et à celle de tous les Français de s’exprimer au cœur de nos assemblées. »

Partager cet article

Dans la même thématique

SIPA_01229633_000009
1min

Politique

Info Public Sénat. Bataille audiovisuel public/médias Bolloré : une délégation de sénateurs LR reçue à Radio France le 30 septembre

Alors que le ton se durcit entre les dirigeants de l’audiovisuel public et la chaîne CNews de Vincent Bolloré, qualifiée « d’extrême droite » par Delphine Ernotte, une délégation de sénateurs LR sera reçue par la patronne de Radio France Sibyle Veil le 30 septembre. Le 1er octobre, le président de l’Arcom, Martin Ajdari sera, lui, auditionné par la commission de la culture et de la communication de la chambre haute.

Le

Paris: Politiques manifestation mouvement Bloquons Tout
4min

Politique

Grève du 18 septembre : « Bruno Retailleau a besoin de la violence, des poubelles qui brûlent, pour affirmer son rôle de sauveur », soutient Jean-Luc Mélenchon

Alors que les syndicats appellent à la mobilisation ce jeudi, le leader de La France Insoumise prévient déjà qu’« il y aura des prolongements syndicaux comme il y aura des prolongements politiques » à cette journée, qui « se présente d’ores et déjà comme un immense événement », selon Jean-Luc Mélenchon.

Le

Bruno Retailleau : « Nous serons disponibles pour appuyer vos propositions mais nous serons aussi une opposition vigilante »
3min

Politique

Mobilisation sociale : « Notre objectif, c’est de mettre la pression sur Sébastien Lecornu, mais aussi sur Emmanuel Macron », lance Manon Aubry (LFI)

Les syndicats appellent à la grève ce jeudi 18 septembre en réaction aux mesures budgétaires présentées par le précédent gouvernement l’été dernier. D’après le ministère de l’Intérieur, entre 600.000 et 900.000 manifestants sont attendus partout en France. Manon Aubry, eurodéputée LFI, espère que la mobilisation sera « encore plus importante » que celle du mouvement « Bloquons tout », le 10 septembre.

Le