Le Sénat a adopté, mardi 12 décembre, le premier budget du quinquennat Macron, après de profondes modifications. « C’est clairement un texte libéral » explique le sénateur communiste du Nord Eric Bocquet. « [Ce sont] de vieilles théories néolibérales des années 80, qui nous ramènent à l’époque de Reagan aux États-Unis et Thatcher au Royaume-Uni, la théorie du ruissellement (…) Tout ça n’a pas marché » ajoute-t-il.
Alors que c’est la droite majoritaire au Sénat qui a modifié largement ce budget, Eric Bocquet, n’y voit pas de désaccord entre les LR et LREM : « Sur le fond il n’y a pas de désaccord. Je me souviens de certains sénateurs Les Républicains qui le disaient ouvertement (…) Je pense qu’ils se sont retrouvés. On l’a bien vu dans l’hémicycle ». Et d’ajouter : « On a bien vu, à travers ces semaines, autant en commissions que dans l’hémicycle, la recomposition à l’œuvre dans le pays. On n’est pas hors-sol. Ce Sénat est dans la vie. Et donc on a bien senti les mouvements des uns et des autres, par rapport à la situation politique que l’on vit, qui est complètement chamboulée depuis le printemps dernier ».
Dans ce budget 2018 au Sénat, il y a eu des accords transversaux, transpartisans, comme la mesure destinée à imposer les GAFA (Google, Apple, Facebook et Amazon) : « Sur les GAFA, c’est un atout intéressant de voir le rassemblement transpartisan (…) C’est une avancée, un vrai sujet. J’espère que l’Assemblée ne reviendra pas sur cet amendement, j’en doute malheureusement » dit-il.
Dimanche dernier, quatre ministres ont soutenu le retour de taxes sur les transactions financières, au niveau européen, afin de lutter contre le réchauffement climatique. Eric Bocquet, fervent partisan de ce type de mesure, reste pourtant sceptique : « Entre les discours et les actes, et les décisions prises, il y a un écart assez sidérant. »