Avant la commission mixte paritaire sur le budget, les oppositions formulent leurs réserves sur le texte issu du Sénat. Sur le plateau de Parlement Hebdo, l'écologiste Guillaume Gontard dénonce un budget « totalement austéritaire », le député RN, Gaëtan Dussausaye, évoque un « budget de punition sociale ». Néanmoins, le fond des critiques et la position à adopter en cas de recours au 49-3 divergent.
Budget 2018 : « Aucune raison que ça ne se passe pas bien » au Sénat, juge Édouard Philippe
Par Guillaume Jacquot (Images : Stéphane Hamalian)
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L’examen du budget 2018 au Sénat ne s’annonce pas de tout repos pour le gouvernement. On savait que la gauche était loin d’y être favorable, certains sénateurs socialistes déplorant un « budget de droite » et un déséquilibre en faveur des plus riches.
Le projet de loi de finances rencontre également de la résistance dans les rangs de la majorité sénatoriale. Ce matin, sur notre antenne, le président Gérard Larcher s’est notamment fait le porte-voix des retraités qui seront touchés par la hausse de la CSG.
Quelques minutes avant, le président du groupe LR, Bruno Retailleau annonçait sur France Inter qu’il ne voterait « sans doute » pas le budget. Le jugeant « décevant », le sénateur de la Vendée estime que le projet de loi de finances ne permettra ni d’assainir les finances publiques, ni d’améliorer la compétitivité des entreprises.
« Faire en sorte que le débat se passe dans de bonnes conditions »
Ces prises de position n’ont pas l’air d’inquiéter le chef du gouvernement, qui a participé pour la première fois ce matin à une réunion des sénateurs du groupe La République en marche. Après une heure d’échanges sur les sénatoriales et l’action gouvernementale, le Premier ministre ne préjuge pas de complications dans les discussions budgétaires. « Je suis déterminé à faire en sorte que le débat se passe dans de bonnes conditions, et ensuite chacun fera valoir ses arguments », a-t-il répondu.
« Je crois au débat parlementaire et je crois à l’échange avec les parlementaires. Donc, il n’y a aucune raison que ça ne se passe pas bien », a-t-il ajouté.
La tâche « pas facile » du Premier ministre
Édouard Philippe a par ailleurs réagi aux déclarations de Gérard Larcher. Le président du Sénat a estimé dans notre matinale que la tâche du Premier ministre « n’était pas facile », car ce dernier n’était « pas le patron d’une majorité parlementaire ».
« Je pense que tous ceux qui penseraient une seconde que la tâche est facile, quand on est Premier ministre, n’ont pas compris que ce qu’était être Premier ministre », a répliqué l’intéressé. « J’agis comme je pense qu’il est nécessaire d’agir pour le pays. »