Budget 2018 : le gouvernement dévoile son projet de loi de finances
Le projet de loi de finance 2018 sera présenté ce mercredi en Conseil des ministres. Les baisses d'impôts s’avèrent moins importantes que prévu pour 2018. Dans son avis, le Haut conseil des finances publiques a jugé les objectifs de déficits « raisonnables ».

Budget 2018 : le gouvernement dévoile son projet de loi de finances

Le projet de loi de finance 2018 sera présenté ce mercredi en Conseil des ministres. Les baisses d'impôts s’avèrent moins importantes que prévu pour 2018. Dans son avis, le Haut conseil des finances publiques a jugé les objectifs de déficits « raisonnables ».
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Par Guillaume Jacquot (avec AFP)

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C’est le texte majeur de la rentrée : le projet de loi de finances (PLF) 2018 qui organise le budget pour l’année prochaine arrive sur la table du Conseil des ministres ce mercredi.

Une réduction du déficit l’an prochain

Le gouvernement confirme son objectif de déficit public de 2,6% pour 2018, avec une croissance de 1,7%. Un scénario macroéconomique jugé « raisonnable » par le Haut conseil des finances publiques (HFCP).

Pour 2019 en revanche, le déficit devrait s’établir à 3% du PIB, au lieu des 2,9% initialement annoncés.

Certains ministères à la diète

Le gouvernement prévoit 16 milliards d’économies, dont huit pour le seul périmètre de l’État.

Pour contenir les dépenses de l’État, le gouvernement s’apprête à réduire drastiquement certaines dépenses. Selon le Figaro, qui confirme les révélations du 19 septembre du Parisien, le coup de rabot promet d’être brutal pour deux ministères. Le ministère de l’Emploi va voir ses crédits amputés de près de 12%. Le nombre d’emplois aidés sera ramené de 320.000 à 200.000.

Pour le Logement, la baisse atteint 10%%, avec la réforme des aides personnalisées au logement (APL). Selon Europe 1, le gouvernement envisage même de supprimer les APL accession, une aide qui accompagne 30.000 à 50.000 personnes chaque année dans l’accession à la propriété.

Inversement, certains budgets sont orientés à la hausse, comme celui de l’Éducation nationale, le plus élevé de tous. Ce matin, Jean-Michel Blanquer a annoncé qu’il augmenterait d’environ 1,4 milliard d’euros, pour « dépasser les 50 milliards d’euros ».

Il n’est pas le seul, d’autres ministres ont fait des annonces similaires depuis la rentrée (lire notre article), si bien qu’en valeur absolue, l’État devrait dépenser en 2018 7,3 milliards d’euros de plus qu’en 2017, selon le Figaro.

Le HFCP a d’ailleurs mis en garde le gouvernement contre des « risques significatifs » sur la « réalisation des économies » promises.

Des baisses d’impôts moins ambitieuses pour l’essentiel de l’année

Le gouvernement avait promis dix milliards d’euros de baisses des prélèvements obligatoires. Mais celles-ci n’atteindraient que sept milliards d’euros, conséquence du calendrier de l’allégement des charges salariales.

Selon l’AFP, une partie de la baisse des cotisations chômage et maladie prévue pour les salariés du secteur privé a été décalée de janvier à octobre. Dans le même temps, l’augmentation de la CSG se fera dès le mois de janvier.

Bercy avait déjà révisé à la baisse le montant des baisses d’impôts en septembre, de 11 à 10 milliards d’euros.

La hausse de 10% des taxes sur le diesel, carburant le plus vendu en France, à partir de 2018 alourdira également les prélèvements obligatoires. La hausse, dont l’objectif est d’atteindre une convergence entre la fiscalité du diesel et celle de l’essence, devrait se traduire par une augmentation du prix du litre de 7,6 centimes.

Taxe d'habitation, ISF, impôt sur les sociétés : de nombreuses réformes sur la fiscalité

Du côté des autres impôts, le PLF 2018 verra également la concrétisation de plusieurs engagements de campagne. La réforme de la taxe d’habitation débutera par une première baisse d’un tiers pour 80% des foyers assujettis à l’impôt. Le montant global de cette première baisse équivaut à trois milliards d’euros.

L’ISF (impôt sur la fortune), qui concerne actuellement plus de 350.000 foyers dont le patrimoine dépasse 1,3 million d’euros, sera lui transformé en un IFI, « impôt sur la fortune immobilière ». La sortie des placements financiers et de valeurs mobilières doit encourager les investissements dans « l’économie réelle », espère le gouvernement. Manque à gagner pour les finances publiques : 3,5 milliards d’euros. Pour rappel, l’ISF avait rapporté près de 5 milliards d’euros en 2016.

Du côté de la fiscalité du capital, le prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30 %, la fameuse « flat tax », sera mis en place sur les revenus mobiliers, notamment l’assurance-vie. Coût pour l’État : 1 à 1,5 milliard d’euros.

La baisse de l’impôt sur les sociétés, qui doit passer de 33,3% à 28% d’ici 2020, sera engagée dès l’année prochaine. La première étape de la baisse, avait été décidée durant le précédent quinquennat : les entreprises faisant moins de 500.000 euros de bénéfices seront taxées à hauteur de 28% en 2018.

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