Le projet de loi de finances 2019 présenté lundi par le gouvernement "ne donne pas de cap suffisamment clair", a regretté mardi dans le journal Le Monde le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux.
"Mon jugement est très mitigé", a expliqué ainsi le nouveau président de l'organisation patronale. "Il y a du positif (...) mais des signaux extrêmement dommageables pour les entreprises sont envoyés. Le premier budget du gouvernement avait une direction claire: mettre la France au niveau, en termes de fiscalité du capital. Le deuxième budget ne donne pas de cap suffisamment clair".
Le successeur de Pierre Gattaz cible ainsi la modification de la fiscalité des brevets, une fiscalité écologique "sans véritable stratégie d'ensemble" et une baisse de la dépense publique qui pourrait "aller plus loin".
Les économies demandées par l'exécutif sur l'assurance chômage (de 3 à 4 milliards d'euros sur trois ans, NDLR) "nous paraissent ambitieuses mais indispensables", précise-t-il.
"Les seize mois écoulés ont été marqués par des réformes plutôt positives", juge-t-il encore avant de venir au secours du président Emmanuel Macron, qui chute dans les sondages.
"Engager des réformes dans un pays qui s'est abstenu de le faire pendant 30 ans, c'est s'exposer à l'impopularité. Il ne faut pas que l'action du pouvoir en place soit jugée à la seule aune des enquêtes d'opinion et de quelques affaires récentes".
Du côté de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), l'impression d'ensemble est également contrastée.
"Même si ce projet de budget comprend indubitablement certains éléments positifs pour les entreprises, il est à souligner que les chefs d'entreprise ne perçoivent pas, à ce jour, un desserrement de l'étau fiscal qui les étouffe", pointe ainsi la CPME dans un communiqué.
"Nul doute que l'envolée de la fiscalité locale qui met en danger une entreprise sur cinq (enquête CPME sur la fiscalité locale), ne contribue pas à la lisibilité d'une politique nationale qui se veut favorable à l'entrepreneuriat. Enfin, on peut regretter que ce budget ne traduise pas un véritable mouvement de baisse des dépenses publiques sans lequel il sera difficile de baisser les prélèvements obligatoires", regrette-t-elle encore.
Ceux-ci ont atteint en 2017 un nouveau record à 45,3% du PIB, en hausse de 0,7 point par rapport à 2016, rappelle la CPME.