Invité de la matinale de Public Sénat, le député de la Somme, Jean-Philippe Tanguy a expliqué la position de son groupe sur la proposition du gouvernement de présenter un nouveau texte sur l’immigration au début de l’année 2025. Le député de la commission des finances a également détaillé la position de son groupe sur le vote du budget, sans évoquer précisément les amendements que son groupe défendra.
Budget 2020 : la droite sénatoriale veut reculer l’âge de départ à la retraite à 64 ans
Par Public Sénat
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À l’initiative du groupe LR, le dossier des retraites s’invitera dans les discussions sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), programmées du 12 au 16 novembre au Sénat. Des débats précipités, voire inutiles, à quelques mois de la réforme des retraites ? C’est tout le contraire, jugent les sénateurs LR, qui entendent faire des propositions rapidement pour redonner des couleurs à la branche vieillesse de la Sécurité sociale.
Il faut dire que le mois de décembre s’annonce explosif pour le gouvernement, confronté à une menace de mouvements de grève protestant contre la réforme annoncée des retraites. Après deux ans de consultations, le haut-commissaire à la réforme, Jean-Paul Delevoye, est reparti pour plusieurs mois de consultations avec les partenaires sociaux. L’exécutif veut avancer avec prudence : il faut « prendre le temps », martèle le Premier ministre, à longueur d’interventions médiatiques.
Les dernières hésitations dans la Macronie, sur l’opportunité ou non de limiter le futur système universel aux futurs entrants sur le marché du travail, ne sont d’ailleurs pas de nature à rassurer la droite sénatoriale. « Sur les retraites, on ne sait plus on en est, on ne peut pas attendre 2021 ou 2022 pour prendre une décision […] on ne pourra pas attendre 2025 », met en garde le président du groupe LR, Bruno Retailleau.
La droite sénatoriale refuse de baisser les pensions de retraite : reste l’âge de départ
Selon le sénateur de la Vendée, la dégradation des comptes est « préoccupante ». Limité à 1,9 milliard d’euros en 2018, le déficit des régimes de base et du Fonds de solidarité vieillesse devrait s’aggraver cette année à 4,6 milliards d’euros, comme en 2020. Avant de se creuser davantage les trois années suivantes, pour atteindre 6,6 milliards d’euros en 2023. Soit 23 milliards de dette cumulée sur les quatre prochaines années, si rien n’est fait. « Il est plus que nécessaire que des mesures soient prises », défend Alain Milon, président (LR) de la commission des Affaires sociales du Sénat, peu rassuré de la « confusion la plus totale » dans ce dossier.
En conséquence de quoi, la majorité sénatoriale proposera de repousser l’âge légal de départ à la retraite. Selon l’amendement déposé par le rapporteur de la branche vieillesse, René-Paul Savary (LR), la proposition est de repousser l’âge légal de départ à la retraite de 62 ans actuellement, à 64 ans au 1er janvier 2025, pour les personnes nées à partir de la génération 1963.
Les arguments n’ont pas changé. « Il ne faut pas se cacher. Si on ne recule pas l’âge de départ à la retraite, on sera obligé de baisser les pensions, ce sera moins de pouvoir d’achat, et nous, nous voulons garantir le pouvoir d’achat des retraités », explique Bruno Retailleau.
L’an dernier, le groupe LR avait fait adopter un amendement, retiré par la suite par les députés, qui prévoyait une trajectoire un peu différente : il était question de repousser l’âge de départ à 63 ans, avec effectivité au 1er mai 2020 (relire notre article). À l’époque, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, avait fait part de sa plus grande opposition, dénonçant une « pratique ancienne » visant à changer « brutalement les paramètres ». Elle avait aussi rappelé l’engagement du président Emmanuel Macron : maintenir l’âge légal à 62 ans. Depuis, Jean-Paul Delevoye a recommandé l’instauration d’un « âge pivot » de départ, autour duquel un système de décote et de surcote s’appliquerait aux nouveaux pensionnaires. Cet âge est, lui aussi, fixé à… 64 ans.