Budget 2021 : « Il faut investir dans les collectivités» estime Cécile Cukierman
Tandis que le gouvernement a présenté, en conseil des ministres le Budget 2021, les sénateurs réclament de la transparence, une plus grande part accordée aux territoires, et avertissent sur un futur incertain.

Budget 2021 : « Il faut investir dans les collectivités» estime Cécile Cukierman

Tandis que le gouvernement a présenté, en conseil des ministres le Budget 2021, les sénateurs réclament de la transparence, une plus grande part accordée aux territoires, et avertissent sur un futur incertain.
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« Depuis le début de la crise, nous avons fait le maximum, et nous continuerons à faire le maximum », assure Bruno Le Maire. Ce lundi, après l’examen du projet de loi des Finances en conseil des ministres, le ministre de l’Economie est revenu sur les « grands axes » de ce plan, qui contient les principaux éléments du plan de relance présenté par le gouvernement pour faire face à la crise sanitaire. « . Nous avons réévalué le chiffre de la récession à -10% pour 2020. Pour 2021 nous maintenons une évaluation de croissance à +8% car nous sommes convaincus que la France peut se relever rapidement pour retrouver d’ici 2022 le même niveau de développement économique », assure le locataire de Bercy. Revenant sur les mesures contenues dans le plan de relance, notamment la mobilisation de 100 milliards d’euros pour assurer la viabilité de l’économie du pays, Bruno Le Maire détaille le calendrier. « Nous souhaitons avoir décaissé la moitié de ces 100 milliards d’euros d’ici la fin de l’année 2021 et 10 milliards d’ici fin 2020 », détaille-t-il. « Ce plan repose sur une politique de l’offre et une politique d’investissement pour créer les emplois des 25 prochaines années. Nous ne laisserons tomber personne mais nous devons anticiper sur l’économie de demain et commencer à préparer les investissements futurs. »

Le plan de relance, contenu dans le Budget 2021, présentera donc trois aspects principaux. Le premier : « l’accélération de la transformation économique de notre pays », destinée à relancer l’activité économique, et à rebondir dans l’optique de la sortie de crise. Deuxième volet de ces mesures : la baisse des impôts, avec « plus de 45 milliards d’euros de baisse d’impôts d’ici 2021 », et l’assurance pour les Français que les impôts ne seront pas augmentés, et que la suppression de la taxe d’habitation d’ici 2023 sera maintenue. Enfin, Bruno Le Maire l’assure, le plan de relance prendra pour guide l’accélération de la transition écologique. « Nous sommes la première nation à présenter un budget vert, avec des indicateurs précis pour voir quelles dépenses sont favorables à l’environnement, et quelles dépenses ne le sont pas », assure le ministre. « Nous avons fixé le cap de la compétitivité et de la lutte contre le réchauffement climatique pour notre économie », conclut-il.

Une volonté de transparence

Et, pour mettre en œuvre ce plan de relance, le gouvernement compte jouer la carte de la transparence. « Nous assurerons un suivi transparent de l’exécution de ce projet à trois niveaux », détaille Bruno Le Maire. « Avec la mise en place d’un conseil national de la relance, présidé par le Premier ministre, d’un comité de pilotage du plan de relance, présidé par moi-même, qui aura lieu toutes les semaines, et de comités de suivi régionaux ». « Nous avons beaucoup de questions sur la mise en œuvre de ce projet », réagit la présidente de la commission des Affaires économiques du Sénat, Sophie Primas. « Nous aurons besoin de transparence, sur la façon dont ce plan de relance sera exécuté, sur la manière dont seront choisis les projets, et surtout, sur sa mise en œuvre sur les territoires. » La sénatrice Les Républicains appelle à la vigilance, sur un éventuel plan de relance sous forme d’écran de fumée. « On nous annonce la mobilisation d’une multitude d’enveloppe, cela sera forcément synonyme de complexité dans la mise en œuvre. Il faut que l’argent mobilisé soit fléché vers les PME et pas seulement les grands groupes pour ne pas destiner le plan de relance qu’aux grandes entreprises et grandes métropoles et ne soit pas assez irradié sur les territoires et les PME. Nous serons très vigilants là-dessus. », averti Sophie Primas.

« On a trop ouvert les vannes et nous n’en avons pas les moyens »

Autre point de crispation, dans l’assemblée de la Haute chambre : le peu de place accordé aux territoires dans les annonces du gouvernement sur le budget 2021. « C’est toujours révélateur quand on ne parle pas des collectivités comme l’un des grands acteurs de la relance dans notre pays », estime la sénatrice communiste Cécile Cukierman. « On a besoin de plus d’investissements dans les collectivités, car c’est par elles que se fera le plan de relance. Il y a urgence à accompagner le tissu économique local, à réinvestir dans nos entreprises. Il faudrait un grand plan pour l’industrie, afin de sécuriser les TPE et PME de nos départements qui vivent de la sous-traitance », argumente la sénatrice qui estime, par ailleurs que les moyens envisagés par le gouvernement ne sont pas à la hauteur de l’enjeu.

Pour Vincent Capo-Canellas, au contraire, le gouvernement voit trop grand. « Pour moi, c’est vraiment un budget à haut risque, car jamais l’incertitude économique n’a été aussi forte », commente le sénateur LR de la Seine-Saint-Denis. « La question qui se pose, c’est la soutenabilité de ce plan de relance. Ce projet de loi des Finances est en vérité une équation impossible, car si la situation se détériore encore, on va tout droit vers l’impasse. Personnellement, je ne crois pas au « quoi qu’il en coûte ». J’ai le sentiment qu’on a trop ouvert les vannes, et que nous n’en avons pas les moyens », regrette Vincent Capo-Canellas.

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