Budget 2022 : le Sénat pointe l’absence de maitrise des dépenses publiques

Budget 2022 : le Sénat pointe l’absence de maitrise des dépenses publiques

A 15 jours de l’examen du projet de loi de finances en 2022, le compte n’y est toujours pas pour les sénateurs. La commission des finances examinait, ce mercredi, le rapport de Jean-François Husson (LR) sur les principaux éléments de l’équilibre du budget.
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Pour ce dernier budget du quinquennat, fin septembre, Bruno Le Maire avait promis qu’une « partie des fruits de la croissance » devait « aller à la réduction des déficits et à la baisse de la dette publique ». Prudent dans ses prévisions de croissance pour 2021 (6 %), l’exécutif table sur 4 % en 2022. Le déficit serait réduit de 8,4 % à 4,8 % du PIB, et la dette refluerait légèrement, de 116 % du PIB à 114 % l’an prochain, selon son scénario macroéconomique.

>> Lire notre article: « La carte bancaire du gouvernement est devenue folle » : veillée d’armes au Sénat avant la présentation du budget

Depuis, l’exécutif a annoncé 10,2 milliards d’euros de dépenses supplémentaires en 2022, en particulier pour soutenir le pouvoir d’achat des ménages face à la hausse des prix de l’énergie, qui s’ajoutent à celles qui entreront en vigueur dès 2021 et qui font l’objet d’un projet de loi de finances rectificative, présenté ce mercredi en Conseil des ministres.

« Un dysfonctionnement de la démocratie »

« Ce qu’on pouvait dire il y a un mois, c’était que le projet de loi de finances était incomplet. Il l’était tellement que depuis le gouvernement a rajouté toute une série de dépenses supplémentaires sans que le Parlement ne soit associé. C’est du jamais vu. C’est un vrai dysfonctionnement de la démocratie », dénonce le rapporteur général, Jean-François Husson.

Cet agacement pourrait-il conduire la majorité sénatoriale à rejeter d’emblée le budget par l’adoption d’une question préalable ? Le Sénat l’a déjà fait. En 1993 puis de nouveau en 2016, pour le dernier budget du quinquennat Hollande. La majorité sénatoriale de droite et du centre avait préféré mettre un coup d’arrêt à l’examen, dénonçant un budget électoraliste. Pour 2022, la majorité y pense comme nous l’écrivions ici. « Pour l’instant, notre position n’est pas arrêtée. Nous continuons notre travail. Nous voulons avoir une connaissance la plus aboutie possible sur les chiffres annoncés », répond Jean-François Husson.

>> Lire notre article: Budget 2022 : les sénateurs LR envisagent de ne pas examiner le texte

Dépenses publiques en hausse depuis le début du quinquennat

Le dernier budget du quinquennat, « termine de démontrer l’absence, depuis le début du quinquennat, de toute aspiration à maîtriser les comptes publics », peut-on lire dans le rapport de Jean-François Husson sur les principaux éléments de l’équilibre du budget. « Les promesses sur l’emploi public ont été oubliées. On est passé de -50 000 emplois publics promis au début du quinquennat, à zéro » note le sénateur LR.

Son rapport fait également état d’une augmentation des dépenses primaires (hors inflation et mesures d’urgences) de 60 milliards depuis 2017, une hausse de 4,7 %. « Après s’être engagé sur un ambitieux objectif de maîtrise des dépenses en début de quinquennat, le gouvernement n’a plus produit d’effort en ce sens à compter de 2019 », relève le rapport. Le déficit de l’Etat est estimé à 5 % du PIB en 2022, contre 4,8 % prévu par l’exécutif. Le déficit des administrations de sécurité sociale (hôpitaux et l’ensemble des régimes de Sécurité sociale (les régimes de retraite complémentaire, l’assurance chômage et divers organismes sociaux) serait quant à lui quasi nul en 2022.

Enfin, la commission des finances qualifie « d’affichage » la trajectoire de maîtrise des dépenses publique sur la période 2022-2027 « Le gouvernement propose le même effort en dépenses que celui prévu en 2018 et qu’il n’a pas tenu », rappelle le rapport.

 

Dans la même thématique

Paris: Seance questions au gouvernement Assemblee nationale
10min

Politique

Retailleau candidat à la présidence des LR : « Il a coupé l’herbe sous le pied de Laurent Wauquiez »

Le ministre de l’Intérieur est officiellement candidat à la présidence des LR. Il peut compter sur « une très large adhésion majoritaire du groupe LR », selon le sénateur Marc-Philippe Daubresse. Mais les soutiens de Laurent Wauquiez, comme le sénateur Laurent Duplomb, l’accusent de relancer une « dramatique guerre des chefs ». L’enjeu pour Bruno Retailleau est maintenant d’obtenir un congrès au plus vite, car « les sondages, ça va, ça vient »…

Le

Budget 2022 : le Sénat pointe l’absence de maitrise des dépenses publiques
3min

Politique

Présidentielle 2027 : « Seul un candidat du bloc central pourra s’opposer à ce que les extrêmes gagnent », défend François Patriat

Alors que Bruno Retailleau vient de déclarer sa candidature à la présidence des Républicains, les regards se tournent vers 2027. « Toutes les ambitions sont légitimes », observe le président du groupe Renaissance au Sénat. Mais pour François Patriat, seule une candidature unie de la droite et des macronistes permettra de l’emporter.

Le

France Algeria Influencer Arrests
4min

Politique

Bruno Retailleau annonce sa candidature à la présidence des LR

Dans un courrier adressé aux militants Les Républicains, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau indique qu’il briguera la présidence de son parti. Alors que l’ancien sénateur a le vent en poupe dans les enquêtes d’opinion depuis sa nomination au gouvernement, cette annonce pourrait contrarier les ambitions présidentielles de Laurent Wauquiez, le patron des députés de la Droite républicaine, qui a pris en main la refondation du parti.

Le