Budget 2023 : « Le 49.3, c’est une solution de facilité… un peu lâche », tacle Jacobelli
Le député RN Laurent Jacobelli était l’invité de la matinale de Public Sénat mercredi. Il assure que son groupe déposera une motion de censure en cas de recours au 49.3 par le gouvernement pour faire adopter le projet de loi de finances 2023. Le RN envisage également de soutenir les motions déposées par d’autres groupes, y compris à gauche de l’hémicycle.

Budget 2023 : « Le 49.3, c’est une solution de facilité… un peu lâche », tacle Jacobelli

Le député RN Laurent Jacobelli était l’invité de la matinale de Public Sénat mercredi. Il assure que son groupe déposera une motion de censure en cas de recours au 49.3 par le gouvernement pour faire adopter le projet de loi de finances 2023. Le RN envisage également de soutenir les motions déposées par d’autres groupes, y compris à gauche de l’hémicycle.
Romain David

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Après deux jours de débats houleux à l’Assemblée nationale autour de la loi de programmation des finances publiques, les députés rentrent dans le dur de la discussion budgétaire ce mardi 12 octobre, avec l’examen à proprement parler du projet de loi de financement 2023. Une séquence sur laquelle pèse l’épée de Damoclès du 49.3, évoquée à plusieurs reprises par l’exécutif face à des oppositions particulièrement remontées et capables de mettre en défaut un gouvernement privé de sa majorité absolue. « Le principe même de l’Assemblée nationale, c’est le débat, que nous regardions chaque point, que nous en discutions ! Nous avons des points à amener au débat : la priorité nationale, la baisse de la TVA, la réindustrialisation, l’effort scolaire, sur la sécurité, l’aide aux communes… », plaide le député du Rassemblement national Laurent Jacobelli au micro de « Bonjour chez vous », la matinale de Public Sénat.

« Le 49.3, c’est une solution de facilité et - si vous me le permettez - une solution un peu lâche », tacle l’élu. Une référence à la séance tumultueuse de questions au gouvernement de la veille, lors de laquelle le député RN de la Moselle Alexandre Loubet a écopé d’un rappel à l’ordre par la présidente Yaël Braun-Pivet après avoir qualifié Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie, de « lâche ».

« Nous votons en fonction de l’intérêt des Français, quelle que soit l’origine de l’amendement, de la proposition de loi ou de la motion de censure »

« Qui sort le 49.3, retrouve une motion de censure en face de lui. C’est le jeu, on le sait. Le gouvernement ne sera pas surpris », avertit Laurent Jacobelli, qui appelle les oppositions, en particulier la droite, à soutenir la motion que son groupe prévoit de déposer le cas échéant. « Les LR seront au pied du mur. Sont-ils une force d’opposition ou simplement les supplétifs d’un gouvernement en mal de votes ? », interroge-t-il. Si une motion de censure est déposée par la Nupes, le député assure que le RN n’aura pas d’hésitation à la soutenir. « Nous avons toujours le même principe : nous votons en fonction de l’intérêt des Français, quelle que soit l’origine de l’amendement, de la proposition de loi ou de la motion de censure. »

Les réquisitions de salariés, des mesures « un peu dures mais nécessaires » face à la pénurie de carburants

Interrogé sur les perquisitions de salariés annoncées par Élisabeth Borne pour enrayer la pénurie des carburants, qui trouve son origine dans la double grève qui paralyse plusieurs sites des groupes Esso-ExxonMobil et TotalEnergies, Laurent Jacobelli reproche à l’exécutif d’intervenir tardivement. « Comme toujours, ce gouvernement attend qu’il soit trop tard pour réagir avec des mesures un peu dures, brutales, même si elles sont nécessaires », déplore-t-il. « Ces gens ne préparent rien, ne voient jamais les catastrophes arriver. […] L’Etat ne gère plus rien. Nous allons de crise en crise avec un Etat qui a les bras ballants, et explique aux Français qu’ils vont devoir se serrer la ceinture. »

Il balaye toutefois les atteintes au droit de grève, une critique souvent formulée à l’égard de ce mécanisme exceptionnel, et qui n’a plus été utilisé dans de telles proportions depuis 2010. « Il y a d’autres moyens de faire valoir ses demandes qu’en bloquant un pays. Il y a derrière des enjeux de santé, des enjeux économiques, un enjeu de sécurité. Notre pays va très mal, chaque atteinte à l’activité économique, à la sécurité, le met en grave danger », pointe notre invité.

Partager cet article

Dans la même thématique

Budget 2023 : « Le 49.3, c’est une solution de facilité… un peu lâche », tacle Jacobelli
3min

Politique

Budget : Amélie de Montchalin assume le dialogue avec le PS plutôt qu’avec le RN au nom des « valeurs gaullistes »

A 48 heures de la réunion de la commission mixte paritaire sur le projet de loi de finances, le ton est monté d’un cran entre le gouvernement et la droite sénatoriale qui refuse d’endosser la responsabilité d’un niveau de déficit, porté à 5,3 %. Aux questions d’actualité au gouvernement du Sénat, Amélie de Montchalin indique que le gouvernement a choisi « en conscience de travailler avec le Parti socialiste ».

Le

Budget 2023 : « Le 49.3, c’est une solution de facilité… un peu lâche », tacle Jacobelli
3min

Politique

Dermatose des bovins : Sébastien Lecornu appelle au soutien des vétérinaires menacés

Lors des questions d’actualité au gouvernement du Sénat, le Premier ministre Sébastien Lecornu a longuement détaillé la stratégie de l’exécutif pour lutter contre la crise de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) et a appelé au soutien des vétérinaires menacés, car en charge des « dépeuplements » des bovins affectés.

Le

Budget 2023 : « Le 49.3, c’est une solution de facilité… un peu lâche », tacle Jacobelli
4min

Politique

Budget 2026 : « Les choses vont être difficiles », reconnaît Sébastien Lecornu, face à des sénateurs LR en colère

Le président du groupe LR au Sénat a fait part de la colère de ses troupes lors des questions au gouvernement, après que le ministre de l’Économie a pointé du doigt la responsabilité du Sénat dans la dégradation du projet de loi de finances. Le Premier ministre a indiqué que ses ministres faciliteraient les compromis, à deux jours de la commission mixte paritaire.

Le