Budget 2024 : Hervé Marseille veut une « taxe exceptionnelle sur les profits exceptionnels » 

Invité de notre matinale, Hervé Marseille (UC) est revenu sur la taxe sur les superprofits, déjà proposée l’an dernier par le groupe centriste au Sénat et jusqu’ici refusée par le gouvernement.
Hugo Ruaud

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

La politique conduite par le gouvernement concernant le prix du carburant n’est pas du goût du sénateur Hervé Marseille. Face à un coût de l’essence qui frôle toujours les deux euros le litre, Emmanuel Macron a annoncé deux choses, dimanche 24 septembre : la vente du carburant au prix coûtant dans les stations-service d’un côté, un chèque carburant de 100 euros pour aider les foyers les plus modestes de l’autre. Mais le président du groupe Union Centriste au Sénat considère ces mesures comme la marque d’une « politique de stop-and-go » qui manque de cohérence économique : « On a 3 000 milliards de dette, le ministre de l’Economie nous dit qu’on est à l’euro près, et on a l’impression que Bercy c’est le Qatar : tous les matins on fait des chèques », grince le sénateur, qui dénonce également une injonction contradictoire du point de vue écologique : « D’un côté, on dit qu’il faut sortir du moteur thermique et décarboner, et de l’autre on s’évertue à faire en sorte que les gens consomment toujours plus d’essence ».

 

« La charge de la dette devient monstrueuse »

 

Et Hervé Marseille de revenir à la charge avec la proposition d’une taxe sur les superprofits : « On le demande depuis l’an dernier », insiste le sénateur. En 2022, en effet, le groupe centriste, composante de la majorité sénatoriale, s’était déjà emparé du sujet à l’été lors de l’examen du budget rectificatif, avec le soutien de la gauche, mais sans arriver à convaincre les LR. L’élu des Hauts-de-Seine prône « une taxe exceptionnelle » face aux « profits exceptionnels » des distributeurs d’essence, afin que l’Etat « redistribue », plutôt que de demander un geste « poliment au patron de Total, ou de tel autre distributeur ».

Selon Hervé Marseille, cette mesure permettrait davantage de cohérence dans la politique budgétaire du gouvernement. Car le sénateur le rappelle : « Les aides que l’on prévoit pour un certain nombre de familles coûtent très cher ». Ces dépenses viennent s’ajouter alors que l’Etat ne parvient toujours pas à réduire sa dette de manière suffisante. « La charge de la dette devient monstrueuse avec les taux d’intérêt, il faut agir », a martelé le sénateur, jugeant insuffisants les 16 milliards d’économie prévus par Bruno Le Maire dans le budget 2024. Dans ce contexte économique difficile, Hervé Marseille considère donc une taxe sur les superprofits comme une mesure de bon sens, qui préserverait l’État de dépenses supplémentaires.

Partager cet article

Dans la même thématique

Budget 2024 : Hervé Marseille veut une « taxe exceptionnelle sur les profits exceptionnels » 
3min

Politique

Brice Teinturier : « Il n'y a plus de débat en France, il y a de l'invective »

Lors de ses vœux, le Président a annoncé son souhait de voir les Français « trancher » sur « des sujets déterminants », ce qui laisse supposer que le chef de l'État envisage un retour au référendum. Néanmoins, les sujets sur lesquels les Français souhaitent trancher sont nombreux, pouvoir d'achat, fin de vie… Le référendum recolle-t-il vraiment les Français à la politique ? Invités de l’émission spéciale Dissolution, un an après, Brice Teinturier, Anne Levade, Laure Salvaing et David Djaïz tentent d'y répondre.

Le

Nancy: Discours Nicolas Mayer Rossignol Congres du Parti Socialiste
9min

Politique

Congrès du PS : LFI ravive les tensions entre Olivier Faure et Nicolas Mayer-Rossignol

La réélection d’Olivier Faure à la tête du PS n’a pas mis fin aux dissensions internes. Nicolas Mayer-Rossignol demande le refus de tout accord avec LFI, y compris au niveau local et en cas de législative partielle, pour rejoindre la direction. Refus du camp du premier secrétaire, qui coupe avec LFI, mais sans rentrer dans ce niveau de précision. Résultat, le parti n’arrive pas à sortir de ses divisions.

Le