Politique
L’annonce de la reconduction de Sébastien Lecornu à Matignon suscite l’ire de la gauche qui évoque une « crise de régime ». Les Républicains doivent encore trancher sur leur soutien ou non au gouvernement.
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Par Henri Clavier
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Moins d’une semaine avant l’annonce des orientations budgétaires de François Bayrou, les différentes propositions s’affrontent pour réduire le déficit public de 40 milliards d’euros en 2026. Dans cette perspective, le premier ministre consulte les différents groupes politiques et notamment le bloc central au sein duquel les propositions de solutions divergent.
Reçu à Bercy lundi 7 juillet, le président du groupe Union centriste au Sénat, Hervé Marseille a présenté ses pistes d’économies au ministre de l’Economie et des Finances Éric Lombard, et à la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin. « La principale proposition que nous avons, c’est l’année blanche. On fait participer tout le monde en ne revalorisant pas au niveau de l’inflation », déclare Hervé Marseille. Une proposition qui consiste donc à figer les dépenses de l’Etat, écartant ainsi la revalorisation des pensions de retraite, une hausse de la dotation des collectivités territoriales ou encore du barème de l’impôt sur le revenu.
Alors que les représentants du socle commun au Sénat soutiennent l’idée d’une « année blanche », le secrétaire général de LR Othman Nasrou a rejeté cette piste. « Le problème de cette idée d’année blanche, c’est qu’en réalité elle ne règle rien », déclarait lundi sur Public Sénat ce proche de Bruno Retailleau. Cependant, même si l’idée d’une année blanche était retenue, le gel des dépenses pourrait générer 15 milliards d’euros d’économies, insuffisant pour atteindre l’objectif affiché par le Premier ministre.
Conscient qu’une année blanche ne sera pas suffisante pour atteindre l’objectif de réduction du déficit public, Hervé Marseille souhaite faire preuve d’ouverture face aux différentes propositions. « Si on commence à avoir des injonctions avant même de connaître les propositions du Premier ministre, on ne va pas s’en sortir », estime le président du groupe Union centriste au Sénat. Au point de reprendre certaines idées formulées par la gauche ? « On sait depuis le gouvernement Barnier que si on ne veut pas être dépendant du RN à l’Assemblée nationale, il faut trouver un accord avec les socialistes. Avoir une taxe sur les très hauts revenus de type Zucman, pourquoi pas », envisage Hervé Marseille. Favorable à une contribution des grandes fortunes, le sénateur des Hauts-de-Seine regrette cependant que la taxe Zucman « touche aux moyens de production ». Une ambiguïté qu’il faudra trancher à l’automne.
Interrogé sur l’opposition d’Emmanuel Macron à cette mesure, Hervé Marseille rappelle que « c’est le Parlement qui vote ».
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