Budget : les taxes écologiques doivent servir à l’écologie, demande Agnès Pannier-Runacher

Invitée de la matinale de Public Sénat, la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher est revenue sur la proposition de référendum sur le budget de François Bayrou. La ministre plaide notamment pour un meilleur fléchage des recettes perçues au nom de l’écologie.
Henri Clavier

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

« Je ne suis ni pour ni contre, je suis pour qu’on trouve une solution pour nos finances publiques », réagit la ministre de la transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, à la proposition de François Bayrou d’organiser un référendum sur le budget 2026. Une idée accueillie avec précaution, même au sein du gouvernement. Alors que le premier ministre souhaite réaliser 40 ou 50 milliards d’économies sur le prochain budget, la ministre de la transition écologique estime qu’il peut être pertinent de demander aux citoyens d’arbitrer les choix budgétaires. « Ça veut dire proposer un plan d’ensemble dans lequel chaque Français a le sentiment que l’effort est partagé. C’est une option, ce n’est pas une volonté farouche », tempère Agnès Pannier-Runacher.

« Je veux de la visibilité sur les financements »

Par ailleurs, la ministre considère qu’un vote pourrait baliser les choix du gouvernement en matière budgétaire. « Il faut de la rigueur et des principes dans la manière dont on conduit le budget », tacle Agnès Pannier-Runacher. Un message adressé au ministre de l’Économie et au premier ministre après l’annulation de crédits du 26 avril. L’écologie avait été particulièrement touchée par ces annulations de crédits. « Je veux de la visibilité sur les financements », continue la ministre de la Transition Écologique.

Par ailleurs, la ministre plaide pour un meilleur fléchage des recettes. « Le malus écologique sur les voitures était censé financer le bonus écologique. Aujourd’hui, les Français payent un milliard de malus écologique, il y a 400 millions pour financer l’électrification des véhicules, ça n’est pas équilibré. Lorsque les Français payent une surprime sur des catastrophes naturelles qui rapporte 450 millions à l’Etat, il est légitime que ces 450 millions d’euros aillent vers les politiques de
protection », affirme Agnès Pannier-Runacher. La ministre regrette notamment que certaines recettes ne soient pas affectées au financement de mesures liées à la Transition écologique et se perde « dans le grand tout pour financer d’autres politiques ». 

« Quand il y a des recettes qui sont prélevées auprès des Français au nom de l’écologie, il est légitime que ces recettes reviennent vers les Français pour les aider et les accompagner dans cette transition », conclut la ministre de la Transition Écologique qui en fait une demande pour le prochain budget.

Partager cet article

Dans la même thématique

Budget : les taxes écologiques doivent servir à l’écologie, demande Agnès Pannier-Runacher
4min

Politique

Immigration : Laurent Nunez a « bon espoir que le plan 3 000 places de centres de rétention administrative aboutisse en 2029 »

A l’approche de l’examen du budget, le ministre de l’Intérieur, Laurent Nunez était auditionné par commission des lois du Sénat a présenté des crédits en hausse pour la mission sécurité et immigration de son ministère. Il en a profité pour confirmer que l’objectif 3 000 places en des centres de rétention administrative, initialement prévu pour 2027, ne sera pas tenu, comme l’avait révélé un rapport du Sénat.

Le

5min

Politique

Budget : des sénateurs souhaitent assouplir le droit des successions pour favoriser les dons aux associations

Les sénateurs Bernard Jomier et Grégory Blanc (Place Publique) ont déposé un amendement au projet de loi de finances 2026, visant à élargir la liberté des légataires dans la transmission de leur patrimoine, pour favoriser les donations aux causes d’intérêt général. De quoi permettre un débat « le plus large possible » selon les élus, dans une séquence budgétaire intense.

Le

Senat- Questions au gouvernement
11min

Politique

« Sa détermination reste totale » : de retour au Sénat, Bruno Retailleau retrouve sa « base arrière »

L’ancien ministre de l’Intérieur fait son retour au Sénat, après que les LR ont claqué la porte du gouvernement. Si certains y ont vu une sortie ratée, ses soutiens estiment au contraire que les événements lui donnent raison. Bruno Retailleau, qui se représentera aux sénatoriales de septembre 2026, se partagera entre la Haute assemblée et la présidence du parti. Il entame un tour de France et a lancé un « travail de fourmi » pour préparer le projet de 2027.

Le