L’ascension de l’Himalaya débute. Arrivé à Matignon il y a six mois pour prendre la succession de Michel Barnier, censuré pour ses choix budgétaires, François Bayrou va abattre ses cartes pour les textes financiers de 2026. Invité du Grand Jury (RTL / Public Sénat / Le Figaro) ce dimanche 29 juin, le Premier ministre a précisé que le gouvernement annoncerait son plan pour réduire le déficit public l’an prochain « probablement le 15, 16 ou 17 juillet ». « Je vais annoncer ce qui me paraît nécessaire de faire, et ça sera tout sauf simple », a d’ores et déjà confirmé le maire de Pau.
Alors que le gouvernement prévoit un dialogue avec les forces politiques parlementaires avant ses arbitrages, dans l’espoir d’identifier une voie de passage, François Bayrou a répété que l’objectif de 40 milliards d’euros d’efforts budgétaires l’an prochain serait un « point nécessaire ». C’est le quantum nécessaire à un retour du déficit à 4,6 % du PIB, après les 5,8 % de 2024 et les 5,4 % prévus pour 2025. « Mon objectif est très précis : c’est que nous prenions une pente des dépenses publiques qui nous permette de nous retrouver dans quatre ans à un niveau tel que la dette n’augmente plus », a-t-il martelé.
« Un bateau dans lequel nous sommes tous embarqués »
Inquiet par la perspective d’un pays livré au « surendettement », le chef du gouvernement « espère » que cette trajectoire sera tenue, des aléas extérieurs n’étant pas exclus dans un contexte international mouvementé. « On ne sait pas s’il n’y a pas une guerre, on ne sait pas s’il n’y a pas une crise », a-t-il évoqué.
Autre impératif : le Premier ministre souhaite des mesures qui touchent le plus de pans de la dépense publique possible. « Il y a un critère, c’est que tout le monde participe. » Il n’a pas voulu s’exprimer sur le scénario d’une « année blanche », qui serait synonyme d’un gel des dépenses et des prestations à leur niveau actuel.
Quelques jours après le signal d’alarme tiré par l’Assurance maladie sur le dérapage des dépenses de santé, le Premier ministre a mis en garde les différentes forces politiques dans ce contexte délicat pour les finances publiques. « J’ai toujours pensé que c’était en rassemblant les gens qu’on pouvait avancer », a lancé le Premier ministre, sous la menace d’une motion de censure déposée par les socialistes. « La France, ce n’est pas un ring de boxe, c’est un bateau dans lequel nous sommes tous embarqués. Nous y arrivons ensemble ou nous coulerons ensemble. La division, c’est le plus sûr moyen de couler tous ensemble. »