A l’approche du 15 juillet, date à laquelle François Bayrou doit annoncer ses orientations budgétaires pour économiser 40 milliards d’euros lors du prochain exercice budgétaire, les propositions se multiplient. Au Sénat, l’idée d’une année blanche tient la corde alors que Gérard Larcher doit présenter à François Bayrou les pistes du Sénat en matière de budget. La proposition séduit notamment la majorité sénatoriale et notamment Hervé Marseille qui suggérait cette solution fin mai au micro de Public Sénat. Du côté de Bercy, la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin s’était dit favorable à « une pause » sur certaines dépenses publiques.
Pas de gel des dépenses publiques, mais la volonté « d’identifier les vraies économies structurelles »
Malgré le soutien de Gérard Larcher, la perspective d’une « année blanche » laisse perplexe l’état-major de LR. « Le problème de cette idée d’année blanche, c’est qu’en réalité elle ne règle rien. Le pays a besoin de réformes structurelles », estime le secrétaire général des Républicains, Othman Nasrou. Pour le conseiller régional d’Île-de-France, le gel des dépenses publiques empêcherait d’engager une réforme plus profonde du « périmètre de l’Etat » et de l’action publique. « Quand on veut faire une année blanche, on s’interdit de traiter ces sujets-là. Il faut identifier les vraies économies structurelles », affirme Othman Nasrou.
Pour cela, l’ancien ministre de Michel Barnier estime qu’il y « a probablement des secteurs dans lesquels il faut alléger la masse salariale de l’Etat ». Néanmoins, en cas de suppression de postes de fonctionnaires, cela ne devrait pas concerner les forces de l’ordre ou le personnel soignant mais plutôt la « bureaucratie », explique Othman Nasrou. Sans « année blanche », ces mesures ne devraient pas suffire à trouver 40 milliards d’économies.
LR opposé à toute hausse d’impôts
Pour autant, Othman Nasrou exclut de recourir à l’outil fiscal pour contenir le déficit. « Quand on a le record des prélèvements obligatoires, on ne va pas m’expliquer que la solution c’est une hausse d’impôts », assure le secrétaire général de LR. Par ailleurs, ce dernier ne souhaite pas prolonger la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus.
Un sujet qui devrait susciter quelques remous au sein du socle commun alors que la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, assurait le 2 juillet que l’on ne pouvait exclure « d’emblée toute hausse d’impôts ». Un débat dans lequel le parti de Bruno Retailleau compte bien peser de tout son poids. « Nous sommes aujourd’hui un rempart pour nous assurer que, dans ce débat budgétaire, les bonnes décisions soient prises », prévient Othman Nasrou.