Budget 2026 : Sébastien Lecornu « n’envisage ni les ordonnances, ni la loi spéciale », précise François Patriat

Reçu ce matin par le Premier ministre pour un point d’étape sur la première partie de la discussion budgétaire à l’Assemblée nationale, François Patriat considère que Sébastien Lecornu a choisi « une voie différente qui permettrait d’aboutir » à un accord sur le PLF, sans recours au 49-3.
Aglaée Marchand

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Le Premier ministre recevait ce matin à Matignon les présidents du bloc central au Sénat. L’occasion de faire le point sur les débats menés dans l’autre chambre, sur la première partie du PLF : « Ce budget, tel qu’il est préparé aujourd’hui, a en son sein des mesures totalement inapplicables », critique François Patriat, chef de file des RDPI, évoquant « 43 milliards d’impôts ». Et de rapporter les propos de Sébastien Lecornu : « Il a dit que […] ces mesures seraient immédiatement censurées par le Conseil constitutionnel et inapplicables dans les faits ».

Sébastien Lecornu « va tenir parole »

Se targuant d’avoir « compris » son « souhait », le sénateur Renaissance avance que « l’objectif du Premier ministre est de continuer à travailler avec l’Assemblée nationale, mais aussi d’anticiper avec le Sénat », et qu’il « n’envisage ni les ordonnances, ni la loi spéciale ». Une voie « étroite », selon François Patriat, mais « elle existe ». Tandis que « l’objectif pour nous, au Sénat, c’est de préparer un budget qui puisse être discuté ensuite en commission mixte paritaire, et être enfin adopté ».

Alors que l’hôte de Matignon a cédé sur plusieurs mesures réclamées par la gauche, l’élu de la Côte d’or considère que le Premier ministre a « choisi une voie inverse que ses prédécesseurs, qui avaient donné un budget au départ et avaient donné des gages à la fin. Là, il a préféré montrer sa bonne foi, qu’il écoutait ce que disait l’opposition, leurs demandes et les demandes des Français », notamment sur le « dégel des petites retraites et des petites ressources ». « C’est une voie qui permet de dire que le gouvernement est ouvert ».

Le ton du sénateur est assuré : Sébastien Lecornu « va tenir parole, il l’a fait sur les retraites ». Et optimiste : « Je crois que c’est une voie différente qui permettrait d’aboutir ». Les économies souhaitées par la droite, « c’est avec les socialistes que nous pouvons en débattre demain. Je crois qu’il y a des chemins à trouver. Le Premier ministre l’a déjà dit, nous pouvons avancer en lâchant sur certains points ».

Sur la décision de pas utiliser le 49-3, François Patriat estime que c’est une manière de « laisser l’Assemblée face à sa responsabilité ». Mais il s’interroge sur l’avenir du PLF premièrement débattu par les députés : « Sont-ils aujourd’hui capables de trouver un accord ? (…) Ou au contraire de continuer à disserter pour rien ? »

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