Le Premier ministre recevait ce matin à Matignon les présidents du bloc central au Sénat. L’occasion de faire le point sur les débats menés dans l’autre chambre, sur la première partie du PLF : « Ce budget, tel qu’il est préparé aujourd’hui, a en son sein des mesures totalement inapplicables », critique François Patriat, chef de file des RDPI, évoquant « 43 milliards d’impôts ». Et de rapporter les propos de Sébastien Lecornu : « Il a dit que […] ces mesures seraient immédiatement censurées par le Conseil constitutionnel et inapplicables dans les faits ».
Sébastien Lecornu « va tenir parole »
Se targuant d’avoir « compris » son « souhait », le sénateur Renaissance avance que « l’objectif du Premier ministre est de continuer à travailler avec l’Assemblée nationale, mais aussi d’anticiper avec le Sénat », et qu’il « n’envisage ni les ordonnances, ni la loi spéciale ». Une voie « étroite », selon François Patriat, mais « elle existe ». Tandis que « l’objectif pour nous, au Sénat, c’est de préparer un budget qui puisse être discuté ensuite en commission mixte paritaire, et être enfin adopté ».
Alors que l’hôte de Matignon a cédé sur plusieurs mesures réclamées par la gauche, l’élu de la Côte d’or considère que le Premier ministre a « choisi une voie inverse que ses prédécesseurs, qui avaient donné un budget au départ et avaient donné des gages à la fin. Là, il a préféré montrer sa bonne foi, qu’il écoutait ce que disait l’opposition, leurs demandes et les demandes des Français », notamment sur le « dégel des petites retraites et des petites ressources ». « C’est une voie qui permet de dire que le gouvernement est ouvert ».
Le ton du sénateur est assuré : Sébastien Lecornu « va tenir parole, il l’a fait sur les retraites ». Et optimiste : « Je crois que c’est une voie différente qui permettrait d’aboutir ». Les économies souhaitées par la droite, « c’est avec les socialistes que nous pouvons en débattre demain. Je crois qu’il y a des chemins à trouver. Le Premier ministre l’a déjà dit, nous pouvons avancer en lâchant sur certains points ».
Sur la décision de pas utiliser le 49-3, François Patriat estime que c’est une manière de « laisser l’Assemblée face à sa responsabilité ». Mais il s’interroge sur l’avenir du PLF premièrement débattu par les députés : « Sont-ils aujourd’hui capables de trouver un accord ? (…) Ou au contraire de continuer à disserter pour rien ? »