Politique
C’est un fait inédit pour une loi européenne. Jeudi 13 novembre, au Parlement européen, la droite et l’extrême-droite se sont alliées pour assouplir les règles sociales et environnementales imposées aux entreprises. Explications.
Le
Par Simon Barbarit
Temps de lecture :
4 min
Publié le
Mis à jour le
Déjà l’été dernier, dans le projet de budget de François Bayrou visant un effort de 43,8 milliards d’euros d’économies, la mission Sport, jeunesse et vie associative était fortement mise à contribution.
Une coupe que le projet de loi de finances de 2026 a confirmée. Les crédits de la mission Sports, de la jeunesse et de la vie associative qui représentent 1,476 milliard d’euros, soit 0,3 % du budget de l’État sont en légère baisse par rapport à 2025, marquant une inflexion après plusieurs années de hausse. Mais derrière cette présentation comptable, des chiffres inquiètent. Le programme « Jeunesse et vie associative » (163) voit ses crédits fondre de 26 %, soit 121 millions d’euros en moins, avec 626,6 millions d’euros.
Une baisse qui s’explique par la fin du SNU (Service national universel), annoncé par Matignon en septembre. « Le dispositif avait déjà été réduit à peau de chagrin, passant de 160 millions d’euros en 2024 à 65,9 millions d’euros en 2025, et désormais plus aucun crédit n’est inscrit sur la mission », constate le rapporteur de la mission au Sénat, le socialiste, Éric Jeansannetas.
L’année dernière, à la Haute assemblée, la suppression avait rassemblé quasiment l’unanimité des élus. Les sénateurs avaient adopté un amendement de suppression d’Éric Jeansannetas,
Si Emmanuel Macron promettait début 2024 la généralisation du SNU en seconde, d’ici 2026, il n’a en réalité jamais vraiment décollé.
Auteur d’un rapport très critique sur le SNU en 2023, le rapporteur avait relevé que l’objectif de généralisation de ce dispositif ne serait pas atteint faute de « nombre d’hébergements et d’encadrants nécessaires requis pour un séjour de cohésion étendu à l’ensemble d’une classe d’âge. « Et son coût était estimé entre 3,5 et 5 milliards d’euros ».
Le service civique voit également son enveloppe budgétaire réduite de 20 %, soit 114,4 millions d’euros par rapport à 2025, passant de 579,4 millions d’euros à 465 millions d’euros pour 2026.
« Si on pouvait se poser clairement la question de l’utilité du SNU, ce n’est pas le cas du service civique qui a traversé les Présidents et les gouvernements. Le service civique correspond à un besoin de césure chez les jeunes qui veulent découvrir des métiers. Le monde associatif ou les collectivités proposent des missions intéressantes notamment dans des quartiers difficiles. Se priver d’un dispositif qui fonctionne au moment où on a besoin de faire du lien social, c’est incompréhensible. Et ce n’est pas avec ces coupes qu’on va redresser les finances publiques C’est un coup dur porté à la jeunesse », déplore le sénateur.
La commission des finances a adopté des crédits de la mission, le 13 novembre dernier pour laisser le débat prospérer en séance publique. A la chambre des territoires, une majorité devrait notamment se dégager pour corriger la coupe du gouvernement sur ce point.
La direction de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative vise une cible de 110 000 jeunes pour 2026, en diminution de 40 000 par rapport à celle retenue les années précédentes. Le rapporteur souligne que l’objectif de 150 000 jeunes accomplissant une mission » avait été décidé à la suite des attentats du 13 novembre 2015, afin de répondre par l’engagement citoyen, la solidarité et le renforcement de la cohésion sociale, aux attaques dont la France et ses valeurs furent les cibles ».
Quant aux crédits du sport, ils enregistrent une diminution de 6,5 %, qui s’explique essentiellement par la division par deux des crédits du pass’sport, qui passe de 75 millions d’euros à 39,2 millions d’euros.
« Stratégiquement, les crédits du sport ont été un peu épargnés. Le gouvernement n’a pas voulu rouvrir un front avec certains sportifs olympiques comme l’année dernière. Les jeunes en service civique on moins de puissance médiatique », constate Éric Jeansannetas.
Pour aller plus loin
Dans la Somme avec Remi Cardon