Mercredi, en Conseil des ministres, Sébastien Lecornu a réaffirmé que son « objectif » était « de doter la France d’un budget » de l’Etat « d’ici au 31 décembre », jugeant que c’était « possible » si la droite sénatoriale faisait un pas vers la gauche.
Ce jeudi, Emmanuel Macron a mis lui aussi la main à la pâte en recevant à l’Elysée, les présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale, Gérard Larcher et Yaël Braun-Pivet, en présence de Sébastien Lecornu.
Le chef de l’Etat a raccompagné les deux présidents sur le perron de l’Elysée vers 15h, et s’est attardé pour poursuivre la discussion, notamment avec Yaël Braun-Pivet et le Premier ministre. Le chef du gouvernement est ensuite resté encore une vingtaine de minutes au palais présidentiel avec Emmanuel Macron, ont constaté des journalistes de l’AFP.
La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon a affirmé que la balle était « dans le camp du Parlement et significativement de la droite sénatoriale qui occupe une grande place dans la commission mixte paritaire ». Le projet de loi de finances (PLF) est actuellement débattu au Sénat, avant le vote solennel du 15 décembre, puis l’ouverture, prévue, pour l’heure, le 19 décembre, d’une commission mixte paritaire (CMP), composée de sept sénateurs et sept députés, en charge de trouver un compromis sur le projet de loi de finances.
Mais après le rejet en bloc de la partie recettes par l’Assemblée nationale (un bulletin « pour » sur les 405 exprimés) fin novembre, expédiant la copie directement au Sénat, dans sa version initiale, une entente entre les sept députés et sept sénateurs est-elle envisageable ?
« Nous avons confiance dans le président du Sénat, dans les présidents des différents groupes qui composent le Sénat, pour être encore une fois force de compromis », veut croire Maud Bregeon. « Je crois qu’un accord est possible, parce que l’esprit de compromis habite aussi les sénateurs », a aussi soutenu, mercredi, le sénateur et patron de l’UDI Hervé Marseille.
La droite sénatoriale semble, toutefois, peu disposée à bouger vers le Parti socialiste qui a obtenu très peu de concessions dans ce texte, contrairement au budget de la Sécurité sociale où figure la suspension de la réforme des retraites.
Ce qui laisse toujours planer l’hypothèse d’un recours à l’article 49.3 ou d’une loi spéciale. Cette dernière piste impliquerait de retravailler le budget 2026 en début d’année 2026. « Je ne connais pas beaucoup de parlementaires désireux de venir début janvier, et en février, au moment des municipales. […] Je ne vois pas pourquoi on trouverait des solutions qu’on n’aura pas trouvées au mois de décembre », a rappelé Hervé Marseille. Un argument de poids.
Avec l’AFP