Ce n’est sûrement pas le parti avec lequel le gouvernement aura une chance de trouver un accord, ni même des rapprochements. Mais le ministre de l’Economie, Eric Lombard, consulte actuellement tous les groupes politiques représentés au Parlement. Ce lundi, après le président de l’UDI et président du groupe Union centriste du Sénat, Hervé Marseille, les présidents des groupes socialistes, Patrick Kanner et Boris Vallaud, le locataire de Bercy a terminé sa journée avec les communistes.
« Ils nous consultent pour dire qu’ils nous ont consultés »
S’ils ont honoré l’invitation – les parlementaires PCF y sont allés en force, avec Fabien Roussel, numéro 1 du PCF, Cécile Cukierman, présidente du groupe CRCE (communiste) du Sénat, ses collègues sénateurs Pascal Savoldelli et Pierre Barros, et côté Assemblée, Stéphane Peu, président du groupe GDR, Nicolas Sansu et Emmanuel Maurel – ils y sont allés sans y croire.
« On s’est interrogé, car en janvier ça n’avait servi à rien. Et le ministre nous a redit ce qu’on savait déjà. On nous a expliqué que ce serait comme ça et pas autrement, c’est-à-dire 40 milliards d’euros d’économies en tapant dans les dépenses publiques et surtout pas dans les niches fiscales et les aides aux entreprises », ne peut que constater à la sortie Cécile Cukierman, qui ajoute : « Là, ils nous consultent pour dire qu’ils nous ont consultés. Donc on y était pour qu’ils ne puissent pas dire qu’on n’y était pas. On y est allé sans espoir et donc sans déception ».
« Il passe son temps à me traiter de stalinienne quand il me répond à la tribune du Sénat. Je n’attends plus rien de cet homme »
« Il nous a redit qu’on ne pouvait pas toucher à ceci, ou ça, faire payer les plus riches. On n’a rien appris », insiste la sénatrice PCF de la Loire. « Quand je vois la virulence avec laquelle la taxe Zucman a été rejetée au Sénat, je m’inquiète un peu », ajoute-t-elle, ne croyant pas à la moindre mesure de justice fiscale : « Il n’y aura rien, ce gouvernement est un gouvernement de droite libérale et François Bayrou annoncera des mesures de droite libérale ».
Pour ne rien arranger, la relation n’est pas des meilleures entre le chef du gouvernement et la présidente du groupe communiste. « Il passe son temps à me traiter de stalinienne quand il me répond à la tribune du Sénat. Je n’attends plus rien de cet homme », lâche la responsable PCF. Au final, ce genre de rendez-vous « est une vision très occupationnelle du Parlement », pointe Cécile Cukierman, « on occupe les gens ». Et François Bayrou gagne du temps ? « Je pense. Mais à vouloir gagner du temps, la chute peut être très violente ».