Le député et questeur Thierry Solère (Les Constructifs) vise 10 millions d'euros d'économies sur le budget de l'Assemblée nationale en 2018, suggérant par exemple des solutions de colocation ou de logement chez les particuliers pour les députés des régions.
"Je pense que c'est un très bon objectif dès 2018 d'arriver à 10 millions d'économie sur le budget et ensuite de monter à 15 millions d'euros", a déclaré mardi sur France 2 M. Solère, confirmant des chiffres cités par Florian Bachelier (LREM), un des trois questeurs de l'Assemblée (en charge de sa gestion) avec Laurianne Rossi (LREM).
"L'argent public est précieux comme jamais", a souligné M. Solère. "On regarde toutes les politiques publiques, il n'y a aucun tabou et dès qu'on peut faire des économies, on en fait".
Le budget de l'institution, gelé sous la précédente législature alors que Claude Bartolone (PS) en était président, s'élève à quelque 500 millions d'euros annuels.
Prenant l'exemple du logement à Paris des députés venus de la France entière, y compris d'outre-mer, Thierry Solère propose d'"arrêter" l'opération de l'hôtel de Broglie, qui visait à acquérir ce bâtiment voisin du Palais-Bourbon pour y aménager de nouveaux bureaux-chambres. "C'est près de 100 millions d'euros entre l'acquisition et les travaux, il n'y a aucune raison de faire ça", a-t-il jugé.
Selon lui, les nouveaux élus, "sur tous les bancs", sont favorables à des solutions de logements moins onéreuses comme "être en colocation" ou recourir à "des sites type Airbnb" de location chez des particuliers.
M. Bachelier expliquait dimanche dans un entretien au JDD que les élus issus de la société civile "n'ont plus les mêmes façons de travailler. Ils préfèrent Airbnb ou la colocation plutôt que de loger à l'hôtel ou dans leurs bureaux. Ils demandent des VTC, des abonnements à Vélib' ou des cartes Navigo, à réserver eux-mêmes leurs billets de train".
Pour M. Solère, il ne s'agit pas de "brimer les députés", mais de "redéployer les moyens".
Il estime également qu'"il faut arrêter" avec les avantages en nature dont bénéficient les anciens présidents de l'Assemblée.
"On a découvert que les avantages accordés pour dix ans à ses anciens présidents -une voiture avec chauffeur, un bureau et un collaborateur- coûtaient 330.000 euros par an à l'Assemblée", indique M. Bachelier mardi dans Libération.