Ce mercredi, Patrick Kanner, président du groupe socialiste au Sénat était l’invité de la matinale de Public Sénat. Le sénateur du Nord a annoncé que le discours de politique générale de Michel Barnier allait avoir lieu le 1er octobre.
Budget de la Défense : le Sénat rend un ultime hommage aux soldats français morts au Mali
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Le budget de la Défense est en augmentation d’1,7 milliard d’euros et reste dans les clous de l’objectif fixé par Emmanuel Macron d’atteindre 2% du PIB en 2025 : les 37,5 milliards d’euros représentent 1,86% du PIB pour 2020. Les sénateurs ont ainsi accordé nombre de bons points au gouvernement : l’augmentation générale des moyens a été saluée, notamment en termes d’investissements de matériel militaire et, une fois n’est pas coutume, aucune hausse annoncée par le gouvernement n’a été contestée.
Quelques interrogations sur le SNU et la politique étrangère
Quelques dossiers semblent tout de même encore interroger les sénateurs à moyen terme. En ce qui concerne le Service National Universel (SNU), Dominique de Legge, rapporteur LR du budget de la Défense s’inquiète par exemple que celui-ci « ne bénéficie pas de ligne budgétaire spécifique ». Joël Guerriau (Les Indépendants) ajoute : « Il faudra qu'un bilan soit tiré de cette expérimentation et que le Parlement soit enfin consulté sur ce projet dont le coût annuel dépasse 1,5 milliard d'euros. » Le positionnement international de la France dans un contexte géopolitique tendu a aussi été évoqué : Dominique de Legge comprend par exemple « que l'on puisse s'interroger sur le positionnement de l'OTAN face à une carte stratégique en pleine mutation ». Jean-Noël Guérini, sénateur du groupe RDSE (à majorité radicale) en a lui appelé à la création d’une « force d’intervention européenne » au Mali en déplorant que « la France reste, hélas, le seul pays européen véritablement engagé sur le terrain ».
Un dernier hommage aux soldats français morts au Mali
On l’aura compris, les sénateurs n’ont pas trouvé grand-chose à redire sur cette mission budgétaire et c’est plutôt l’actualité récente qui a alimenté les discussions. L’atmosphère de l’hémicycle était particulièrement marquée par la mort, il y a une semaine, de 13 soldats français au Mali dans le cadre de l’opération Barkhane, pour lesquels un hommage était tenu aux Invalides dans l’après-midi.
Dès l’ouverture des débats, Dominique de Legge exprime la difficulté, mais la nécessité de cet examen du budget de la Défense : « Après l'émouvant hommage de cet après-midi, la discussion budgétaire peut paraître en décalage avec l'émotion vécue. […] Plus que jamais, nous devons leur donner les moyens d'agir et nous examinerons le budget avec lucidité et objectivité. »
Christian Cambon, président (LR) de la commission des Affaires étrangères, est ainsi intervenu hier soir dans la discussion générale sur le budget de la Défense et sa prise de parole a pris une tournure d’ultime hommage du Sénat (voir notre vidéo). En effet, le Sénat avait déjà, par la voix de son président Gérard Larcher, rendu hommage à ces 13 soldats morts au Mali mardi dernier, avec « une pensée toute particulière » pour la famille du sénateur centriste du Haut-Rhin, Jean-Marie Bockel, dont le fils, Pierre, fait partie des victimes.
Le vote du budget de la Défense a donc été l’occasion de faire la transition entre le temps de l’hommage et le temps des réflexions, comme le symbolise l’intervention de Christian Cambon : « La Nation endeuillée perd ses treize héros morts pour la France. […] C’est pour eux que le Sénat a voté à l’écrasante majorité la Loi de Programmation militaire » dont l’exécution est permise par ce budget. « Nous aurions pu donner un quitus total au gouvernement si l'excédent budgétaire de 2019 n'avait pas assombri un peu le tableau. En effet, 70 millions d'euros ont été annulés dans le collectif pour la mission Défense » a-t-il tout de même ajouté, validant ainsi (presque) totalement la construction du budget de la Défense dans le projet de loi de finances 2020.