Le chef de l'Etat a prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne un long discours pour appeler les 27 à bâtir une « Europe puissance ». À l’approche des élections européennes, son intervention apparait aussi comme une manière de dynamiser une campagne électorale dans laquelle la majorité présidentielle peine à percer. Interrogés par Public Sénat, les communicants Philippe Moreau-Chevrolet et Emilie Zapalski décryptent la stratégie du chef de l’Etat.
Budget de la sécu : Buzyn dresse le bilan
Par Héléna Berkaoui
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Agnès Buzyn constate que le Sénat est « essentiellement » revenu « sur le versant recette » du financement de la sécurité sociale pour 2018. Devant les sénateurs, le ministre des Solidarités et de la Santé a souligné que le texte sortait de la Haute assemblée avec « un petit déficit de 7 millions à combler. »
Baisse de la prestation d’accueil du jeune enfant (PAJE)
« Ce n’est pas la PAJE dans son ensemble mais simplement l’allocation de base qui a été rejetée par les sénateurs » analyse Agnès Buzyn. Jeudi dernier, les sénateurs ont voté contre la diminution de la prime à la naissance et de l’allocation de base de la prestation d’accueil du jeune enfant (PAJE).
« Pour 2018, nous rajoutons 70 millions d’euros à la politique familiale, pour les familles les plus fragiles notamment les familles monoparentales. Pour augmenter ce budget ils nous fallaient faire quelques économies et la PAJE – sur l’allocation de base – était un moyen de faire des économies » se justifie la ministre de la Santé.
Agnès Buzyn « souhaite qu’on ait une réflexion nationale sur la politique familiale, parce que les enjeux aujourd’hui ne sont pas tout à fait les mêmes que ceux au moment de la création de la sécurité sociale dans les années 50. »
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Universalité des droits : « Je n’ai pas de stratégie »
« Je n’ai pas d’avis, je n’ai pas de stratégie, je souhaite qu’on questionne cette politique familiale afin qu’elle réponde aux réalités des familles d’aujourd’hui » affirme la ministre.
Agnès Buzyn a seulement précisé les qu’elle souhaitait améliorer la « compatibilité entre vie professionnelle et vie familiale », « relancer une politique nataliste » et lutter « contre la pauvreté. »
Agnès Buzyn défend la hausse de la CSG pour les retraités
La ministre des Solidarités et de la Santé assure que « si on regarde à la fois le projet de loi de finances et le projet de loi de financement de la sécurité sociale » seuls « les 20 % de retraités les plus aisés » seront impactés par la hausse de la CSG.
Selon elle, seuls les « retraités qui gagnent aujourd’hui plus de 2.500 euros par mois et par personne » sont concernés. Agnès Buzyn précise que « la suppression de la taxe d’habitation » devrait compenser cette augmentation de taxe.
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Déserts médicaux : pas de coercition
« Les sénateurs ont adhéré à mon plan qu’ils considèrent pragmatique, novateur » estime Agnès Buzyn. La question des déserts médicaux, chère aux représentants des territoires que sont les sénateurs, a suscité des tensions lors des débats au Sénat. « On a repris énormément de propositions et dans leurs propositions il n’y avait pas la coercition » assure la ministre de la Santé.
Agnès Buzyn n’a pas souhaité revenir sur la liberté d’installation des médecins via des mesures coercitives. « Quand vous avez une profession où la démographie est faible, la coercition ne fonctionne pas » et de préciser qu’il n’y a pas « de zones surdotées » explique-t-elle.
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Concernant le mal-être de l’hôpital public, Agnès Buzyn souhaite une réforme de fond. « Il faut qu’on change le mode de tarification à l’hôpital » mais « certainement pas « pour revenir à une dotation globale » précise-t-elle. La ministre souhaite « trouver une troisième voie où on valoriserait la qualité de l’hôpital public. »